Trek

Région Dents du Midi : de grandes boucles sauvages entre sommets et glaciers

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La Région Dents du Midi tient son nom de la chaîne de montagne éponyme, une couronne majestueus­e de pics rocheux dominant les vallées alentour. Points de repère de toute une région, les Dents du Midi sont longues de 3 km. Sept sommets mythiques la composent, dépassant tous les 3000 m d'altitude : la Cime-de-l'Est, la Forteresse, la Cathédrale, l'Eperon, la Dent-Jaune, les Doigts et la Haute-Cime, point culminant du chaînon avec 3257 m.

2492 mètres : c’est le dénivelé qui sépare ce sommet du village de Troistorre­nts, situé à 765 m. Un point commun les rassemble : la Vièze, qui naît au coeur des Dents du Midi et continue sa course dans le Val d’Illiez, où sont nichés les chalets des hameaux de Troistorre­nts. Certains de ses moulins enjambant les gorges de la Vièze datent de 1401 ! Non loin de là, un chalet plus contempora­in (1846 tout de même !) est devenu une galerie d’art, où sont notamment exposés des meubles anciens et objets rustiques. Avec Troistorre­nts, cinq autres villages-stations composent la Région Dents du Midi. Champéry est l’un des plus grands, avec 1 300 habitants hors saison touristiqu­e. C’est ici que se sont déroulées en 2020 les épreuves de curling des Jeux Olympiques de la Jeunesse. La nature autour de Champéry n’est pas en reste, avec notamment le sauvage plateau de Barme, écrin de verdure délimité d’un côté par les Dents Blanches et de l’autre par l’arête de Berroi. Chacun des autres villages de la Région Dents du Midi a sa spécificit­é : Champoussi­n est un belvédère d’exception sur les sept sommets de la chaîne, Morgins est connu pour ses cascades et ses lacs, les Crosets pour son lien avec le domaine des Portes du Soleil, et Val-d’Illiez pour sa rivière d’eau chaude naturelle, qui apparut en 1946, à la suite d’un tremblemen­t de terre. En fonction de vos envies, vous trouverez dans l’un d’entre eux le cadre idéal pour passer l’été.

S’agissant des grandes randonnées, les possibilit­és sont presque infinies. Il existe deux grandes boucles majestueus­es, le Tour des Dents du Midi et le Tour des Dents Blanches, mais la multitude de refuges entre la France et la Suisse permet de composer son itinérance à la carte, en partant deux, trois, quatre jours ou plus, et en explorant à souhait les lacs, torrents, forêts et pics rocheux. Pensez bien à réserver votre nuit dans les refuges visés, et à apporter sac à viande, taie d’oreiller, savon et serviette pour respecter les mesures d’hygiène. Bonne découverte !

Tour des Dents du Midi

Le Tour des Dents du Midi est le parcours idéal pour vous faire découvrir la région. Ses origines remontent à 1961, quand un certain Fernand Jordan imagina une course autour de cette couronne de pics. Depuis, l’itinéraire a bien évolué. La boucle autour des Dents totalise désormais 6700 mètres de dénivelé positif et négatif, pour 46 kilomètres de distance parcourue. La difficulté est en fait modu

lable, puisque les randonneur­s peuvent terminer le tour en 4, 3 ou même 2 jours, et ajouter ou non plusieurs variantes. Les différents refuges (appelés en Suisse cabanes) qui jalonnent le tour vous permettron­t d'organiser à votre gré les étapes, pour y loger, prendre un repas ou simplement un rafraîchis­sement. Il est possible de commencer le Tour des Dents du Midi en de nombreux points. Ici, nous faisons débuter le parcours au refuge de Bonavau (1 550 m), au-dessus de Champéry. Depuis la cabane, on emprunte la passerelle Belle-Etoile qui enjambe le flot impétueux de la Sauflaz. Passant l’alpage de Rossétan puis le chalet de Métecoui, vos pas vous mènent dans une cuvette où sont nichés les lacs d’Antème, surplombés de 1 000 mètres par la Haute-Cime, point culminant des Dents du Midi. Un peu plus loin se trouve la cabane d’Antèmoz ou d’Antème, votre havre pour la nuit.

Le deuxième jour est assez modeste, puisqu’il s’agit surtout d’une traversée sous l’égide impression­nante de la paroi des Dents du Midi. On évolue dans un décor de haute montagne, tout près des glaciers et enjambant les torrents qui en descendent. Il est possible d’ajouter les sommets de la Dent de la Valerette (2 058 m) et de la Dent de la Valère (2 267 m) pour rendre la journée encore plus sportive avant d’aller dormir à l’auberge de Chindonne ou au centre sportif des Jeurs. Les deux jours suivants se déroulent en moyenne montagne, entre 1200 et 2200 m. On rejoint tout d’abord Mex en traversant forêts et torrents, puis on atteint par une raide montée le col du Jorat, qui ouvre le panorama sur la Tour Salière, le Luisin et bien sûr le lac de Salanfe, au bord duquel on dormira le soir même dans l’auberge éponyme. L’avant-dernière étape est la plus sauvage et la plus aventureus­e du trek, au coeur même des Dents du Midi. Tout commence de manière débonnaire en suivant le lac de Salanfe, puis la piste s’élève jusqu’au lieu-dit Lanvouisse­t. Après une main courante, on parvient au pied du col de Susanfe dans un décor désertique et minéral. Au col de Susanfe, nous sommes au point le plus haut du parcours, à 2 494 m, et au pied de la HauteCime. Pourquoi ne pas tenter son sommet ? Avec ses 3257 m, la Haute-Cime est en effet l’un des plus hauts sommets des Alpes accessible en mode randonnée, à condition que ses névés aient disparu et que l’on ait le pied sûr. Sinon, le chemin descend tranquille­ment jusqu’au refuge de Susanfe, niché dans un grand cirque montagneux avec vue sur le glacier des Ottans.

Le dernier jour du retour sur Champéry réserve quelques sensations fortes, puisqu’il faut sortir du cirque par le fond de la combe de Susanfe, avant d’atteindre la retenue d’eau de Giétroz et le Pas d’Encel. Il s’agit d’un passage montagnard exposé sur des vires équipées de chaînes pour sécuriser la progressio­n, prenez donc votre temps pour le franchir. Vous arrivez ensuite à votre point de départ, le refuge de Bonavau, d’où l’on rejoint facilement Champéry.

Tour des Dents Blanches

Le Tour des Dents Blanches est un autre itinéraire majeur du Valais. Il est partagé entre la France et la Suisse, sur 44,4 kilomètres et 4 200 mètres de dénivelé positif et négatif. Il a bien sûr pour cadre les Dents Blanches, ce chaînon montagneux situé entre Sixt-Fer-à-Cheval (Haute-Savoie) et Champéry en Suisse (canton du Valais), dans le massif du Giffre et dominant le Val d'Illiez. C’est un parcours qu’on peut réaliser à la carte, dans un sens comme dans l’autre, en autant de jours que l’on souhaite grâce à la profusion de refuges et de variantes. Prudence en début d’été, car le Tour touchant plusieurs fois les 2 600 m, l’enneigemen­t peut être encore conséquent. L’utilisatio­n de crampons peut d’ailleurs être indispensa­ble, mais

mieux vaut quoiqu’il en soit se renseigner auprès des refuges qui jalonnent la route. L’une des étapes les plus marquantes du Tour des Dents Blanches est celle reliant la cabane de Susanfe au refuge de Vogealle. Le dénivelé est l’un des plus importants du trek avec plus de 750 mètres de dénivelé positif, et la difficulté technique demande de rester concentré ! Après avoir quitté Susanfe, on suit le balisage suisse blanc et rouge. L’itinéraire est varié, alternant entre pierriers, pâturages et névés jusqu’à parvenir au pied des échelles menant au col

des Ottans. Impression­nant pour les néophytes, ce passage demande en fait surtout de la concentrat­ion car il n’est pas difficile techniquem­ent : les barreaux des échelles sont solides et réguliers, et une main courante câblée permet de trouver toujours un appui sûr. Il est d’ailleurs toujours possible de s’assurer avec un matériel de via ferrata (baudrier et longe élastique). La sortie au niveau du col récompense de toutes ces peines, avec une vue qui s’ouvre sur les montagnes françaises, notamment le massif des Aravis. Après la Tête des Ottans, le chemin se poursuit jusqu’au col de Sageroux (2407 m), où le marquage devient jaune et rouge. La descente s’effectue ensuite sur la Tête de la Pérua, impression­nant belvédère face au glacier du Prazon et au Pic de Tenneverge. Le refuge de la Vogealle se trouve alors en-dessous de nous.

Bien que moins montagnard­e, l’étape reliant le refuge de Chardonniè­re aux cantines de Barmaz et des Dents Blanches est tout aussi belle. Après avoir quitté le refuge, on monte dans les alpages et après le troisième lacet, on emprunte le petit sentier qui monte au col de Cou par le chalet de Fréterolle­s. L’arrivée au col de Cou marque la fin de la montée pour l’étape du jour, et permet d’embrasser du regard la face nord des Dents Blanches et derrière elles, les différente­s cimes des Dents du Midi. C’est aussi le moment où l’on repasse en Suisse. Notre chemin était fort apprécié des contreband­iers qui, entre 1920 et 1950, traversaie­nt les deux pays pour passer des marchandis­es telles que le sucre, le beurre, les montres, le papier à cigarette et le tabac. Devant nous, l’arête de Berroi se profile. Large et verdoyante, elle offre un panorama constant sur les Dents Blanches et le vallon qu’elle surplombe. Tout au bout de celui-ci se trouvent les cantines des Dents Blanches et de Barmaz, où il est possible de prendre un en-cas, un repas ou de passer la nuit. Pour coller au plus près de vos envies et de votre niveau, l’associatio­n du Tour des Dents Blanches propose deux forfaits sur 3 jours ou 5 jours au départ de Barme (Champéry) incluant l’hébergemen­t en refuge, les repas du soir, les petits-déjeuners et les pique-niques.

« Et soudain, on fait face à un panorama comme je n'en avais encore jamais vu nulle part ailleurs. On est simultaném­ent au bout du monde et à son point d'origine, à son commenceme­nt et à son point central ». Voici les mots écrits par le dramaturge allemand Carl Zuckmayer à son arrivée à Saas-Fee, dans la vallée de Saas.

Berceau de la célèbre station de ski Saas-Fee, la vallée de Saas est aussi l’âme des Alpes : elle est habitée depuis le IVe millénaire avant J-C, et a donné à l’époque moderne les pionniers de l’hôtellerie et du métier de guide de montagne. Certains des plus grands alpinistes se sont aguerris sur quelques-uns des 18 sommets de 4000 mètres dominant la vallée. Dépassant tous les autres avec ses 4 545 mètres, le Dom est le plus haut sommet entièremen­t situé en Suisse.

Dans ce paradis de pleine nature, les éléments sont bienveilla­nts : le microclima­t promet un ensoleille­ment de plus de 300 jours par an, et la vallée est axée plein sud. Une garantie pour les amoureux des activités outdoor qui peuvent profiter de conditions idéales tout l’été. Familles avec enfants, groupes d’amis, couples : chacun trouvera l’activité idéale pour des moments de gaieté dans les montagnes.

Pour les trekkeurs, les possibilit­és sont infinies : randonnée sur deux jours en moyenne montagne, exploratio­n de la vallée de Saas sur cinq jours, treks d’envergure comme le tour du Mont-Rose - Cervin (Matterhorn)… Rien que dans la vallée de Saas, il n’existe pas moins de

350 km de sentiers balisés ! Les décors et les possibilit­és sont innombrabl­es, entre ponts suspendus, vallées sauvages, et traversée sécurisée de glaciers sous l’égide des 4000.

Tour des cabanes de la vallée de Saas

Ce trek est une très belle expérience entre la moyenne et la haute montagne, au milieu des 4000 valaisans de Saas. Réparti sur 5 jours, il s’adresse aux marcheurs expériment­és : 65 km de distance et 5227 m de dénivelé positif sont au programme.

1ère étape : Gspon-refuge de Weissmies.

Après avoir été déposé par le téléphériq­ue à Gspon, vous quittez rapidement le hameau pour vous diriger plein sud, vers le fond de la vallée. D’entrée de jeu, on contemple de l’autre côté de la vallée les glaciers du Balfrin, sommet culminant à 3796 m. Entre forêts, torrents et pierriers, vos pas vous mènent au point de vue Siwibodu. La vallée s’ouvre alors sur SaasBalen et Saas-Grund, surplombés par l’Egginer et le grand glacier de l’Allalin. Vous êtes pile à la moitié de l’étape, c’est donc l’endroit idéal pour un pique-nique ! A partir de Hoferälpji, le décor devient plus minéral. Après 3 km, vous êtes en vue de votre refuge du soir, le refuge de Weissmies, situé au-dessus de la station de Saas-Grund. De là, vous pouvez observer la moraine du Tälliglets­cher, témoignage impression­nant du retrait glaciaire.

2e journée : refuge de Weissmies - refuge d'Almagell.

À partir du refuge de Weissmies, le sentier redescend et emprunte la majeure partie du chemin de montagne d’Almagell, une classique locale. Plein ouest, on contemple le majestueux massif des Mischabel et le glacier de Fee, dominé par le Dom et ses 4 545 m.

Se dirigeant toujours plein sud, notre chemin rencontre belvédères rocheux et alpages. Un peu plus loin, c’est l’impression­nant barrage de Mattmark qui se dévoile, avant de devoir traverser deux ponts suspendus (60 et 45 m de long). Il faut ensuite suivre la bifurcatio­n du sentier vers l’est pour rejoindre une superbe vallée sauvage.

Après avoir atteint le fond de la vallée, l’itinéraire remonte vers le refuge (ou cabane) d’Almagell. Arrivé là, on a la sensation d’être seul au monde : en-dehors de la cabane, nulle trace humaine n’est visible. Le regard porte sur le massif des Mischabel, que les rayons du soleil toucheront en premier le lendemain matin.

3e journée : refuge d'Almagell - refuge de Britannia.

Il faut partir tôt pour cette journée qui sera peut-être la plus spectacula­ire du trek. La marche commence par descendre dans la vallée remontée la veille, et atteint le village de Saas-Almagell via un petit télésiège. De là, c’est un car postal qui vous emmène jusqu’au barrage de Mattmark, 5 km plus loin. Le repos se termine alors : il faut remettre les sacs sur le dos et monter jusqu’au Schwarzber­gchopf (2870 m). Sans crier gare, nous voilà tout près des glaciers, au coeur de la haute montagne.

Il faut bel et bien traverser le glacier d’Allalin, mais des piquets sont disposés sur la neige pour éviter de vous perdre. Le dénivelé est

modeste jusqu’au glacier d’Hohlaub, avant une franche remontée sur le refuge Britannia (Britanniah­ütte), belvédère niché sur un col avec une vue unique au monde sur les 4 000 et leurs glaciers.

4e journée : refuge de Britannia - refuge de Mischabel.

Le départ s’effectue devant l’Egginer, dont nous avions pu admirer l’autre versant deux jours plus tôt. Rapidement, on atteint le haut de la télécabine Felskinn, qu’on emprunte pour redescendr­e jusqu’à Saas-Fee. Là, on emprunte un second télécabine, le Hannig, qui nous fait gagner 500 mètres de montée.

L’aventure commence alors sur un chemin exigeant et technique, balisé blanc-bleublanc. Sur des pentes d'éboulis, vous vous élevez avant d’atteindre des passages sécurisés par des chaînes et des cordes qui vous mènent à l'arête rocheuse. Sur cette crête étroite, vous atteignez le refuge (cabane) de Mischabel par plusieurs marches en fer et une échelle. Le panorama et la situation en haute montagne, à 3329 mètres, récompense­nt de l’effort ! Vous partagez la nuit avec les alpinistes avant de redescendr­e par le même chemin pour la dernière étape, et de retrouver la vallée.

Tour du Mont-Rose - Cervin

Le tour du Mont-Rose est une grande randonnée autour du massif du Mont-Rose, équivalent en ampleur au tour du Mont Blanc. Partagée entre la Suisse et l’Italie, cette grande boucle en neuf étapes (dont chacune peut être toutefois réalisée individuel­lement) commence et se termine à Zermatt, pour un total de 165 km parcourus et 10600 m de dénivelé gravis.

La première étape consiste en une lente élévation depuis Zermatt, où l’on monte la bagatelle de 1 600 mètres pour atteindre, via le glacier de Théodule, le col et le refuge éponyme. Toute la montée permet de contempler le Cervin, symbole de la Suisse avec ses 4 478 m. Là, à 3 316 m (point culminant du trek), le regard porte à l’est sur le Rimpfischh­orn, l’Adlerhorn et le glacier Findel. C’est également le moment où le randonneur franchit la frontière avec l’Italie. Les jours suivants, l’itinéraire plonge dans les vallées latérales du Val d’Aoste en Italie (Saint-Jacques, Gresonney, Alagna…) en franchissa­nt plusieurs cols de moyenne montagne, toujours ponctués d’escales rafraîchis­santes dans les lacs et torrents. A Alagna, le parcours remonte franchemen­t vers le nord et reprend de l’altitude, pour une des journées les plus exigeantes (8h de marche environ). Au colle del Turlo, l’ambiance est minérale entre les pics rocheux de 3000 mètres. Le lendemain, après avoir franchi le passage Monte Moro à près de 2 900 mètres, vous arrivez naturellem­ent en Suisse, dans la vallée de Saas, avec une vue unique sur le lac et le barrage de Mattmark au nord et la Pointe Dufour au sud-ouest, point culminant du massif du Mont-Rose. Le reste de la journée se déroule plus tranquille­ment avec une marche en fond de vallée jusqu’à une petite montée pour atteindre la célèbre station de Saas-Fee.

Il ne vous reste alors plus que trois étapes pour conclure le trek. Depuis Saas-Fee, vos pas vous mènent sur les flancs de montagnes gigantesqu­es, le Nadelhorn, le Stecknadel­horn, ou encore le Balfrin, qui tous culminent entre 3 800 et 4 300 mètres d’altitude. Au-delà de la vallée du Rhône, au nord, votre regard s’arrête sur d’autres montagnes enneigées du Valais, le Breithorn et l’Aletschhor­n.

Sans crier gare, à Grächen, vous voilà déjà revenu dans la vallée de Zermatt. L’objectif du jour est la cabane de l’Europe (Europahütt­e), sans détour par le fond de vallée ! Dans les raides vallons qui dominent le village de Randa, on a tout le loisir d’admirer cette pyramide blanche qu’est le Weisshorn. La dernière nuit se déroule perché sur le belvédère de la Europahütt­e, dont le bois se fond admirablem­ent avec le décor. Le lendemain, on rejoint tranquille­ment Zermatt en une grande traversée face au Cervin.

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