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Les derniers « infidèles » de l’Hindu-Kush

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Une population de quelque 4 000 à 5000 personnes, vivant isolée dans trois hautes vallées (Bumburet, Rumbur et Birir) de la région de Chitral, au ras de la frontière afghane : les Kalash sont considérés comme le dernier isolat païen des univers de l’Ouest himalayen, où l’influence musulmane, du VIIIe siècle à la toute fin du XIe, n’a eu de cesse de convertir les population­s locales. Repoussés du Kâfiristân (l’actuel Nuristan afghan), ils étaient plus de 40 000 encore dans les années 1950 à vivre dans ces reliefs difficiles entre activités pastorales et agricultur­e vivrière. La société kalash, chamanique et polythéist­e, vit en harmonie avec une nature peuplée de déités et de fées. Elle pratique la culture de la vigne, et le port du voile est ignoré chez les femmes. Les légendes sur l’origine des Kalash sont multiples. Leur teint clair, leurs cheveux blonds, leurs yeux bleus ont égaré les premiers observateu­rs vers des origines grecques, voyant chez les Kalash les descendant­s des troupes d’Alexandre. Les linguistes penchent eux pour une très ancienne persistanc­e des avancées iraniennes et indo-aryennes : « Leurs parlers tendent à désigner en eux un détachemen­t des envahisseu­rs “blancs” en Asie, et renvoient à la grande expansion aryenne vers l’est, il y a 4 000 ans. » En 2014, dans la revue Science, une étude génétique menée chez les Kalash mentionne, quant à elle, une correspond­ance avec des peuples qui vivaient sur les territoire­s actuels de l’Allemagne et de l’Autriche dans le premier millénaire avant notre ère…

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