Vanity Fair (France)

Noémie Merlant

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elles qui l’intriguent le plus : « Comment peuvent- elles basculer, rêver d’aller approcher la mort à 4 000 km de la France ? J’ai eu envie que le film parle aussi du miroir de l’adolescenc­e, de cette quête de sens, de pureté dans une société laïque. » Elle décide de construire son film autour des filles et, au grand dam d’Émilie Frèche, assume sa position : l’embrigadem­ent n’a pas grand- chose à voir avec l’islam, il n’y aura ni mosquées, ni barbus à l’écran.

Le scénario est déjà avancé quand Tania pénètre dans ses bureaux au côté de Dounia Bouzar. Elle a 20 ans passés ; elle a fait des études de gestion, aimé un garçon qui lui promettait la lune avant de l’abandonner. Sur les sites islamistes, elle a trouvé du réconfort, des règles et des « soeurs » qui, comme elle, voulaient porter secours au peuple syrien. Les images d’enfants blessés leur ont tourné la tête. « Je croyais partir faire le bien là-bas, ditelle. Vivre tranquille­ment selon les lois d’Allah car en France, les musulmans sont des pestiférés. » Tania attend son procès ;

Et puis on a fait connaissan­ce. » (l’actrice principale du film)

la musique.” On ne pouvait pas laisser cette petite comme ça, elle allait vouloir en finir ou bien repartir en Syrie. Alors, je lui ai dit qu’elle était la bienvenue si elle voulait venir chez moi quelques jours pour se changer les idées. »

Tania trouve la propositio­n suspecte. Elle l’avoue au téléphone, d’une voix qui souffle le chaud et le froid, accepte même l’idée d’un rendez-vous auquel elle ne vient pas. « Au début je me demandais ce que Marie-Castille me voulait. Pour moi, le cinéma c’était le monde du fric et des

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