Vanity Fair (France)

Arnaud Mimran

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Il passe six mois par la case prison en 2004 pour une affaire d’escroqueri­e à la TVA mais qu’importe : maintenant, on le respecte. Plus besoin de pansements. On l’appelle « Marco le grand » ou « Marco l’élégant ». rait même se dévergonde­r dans des boîtes échangiste­s pour s’assurer leur fidélité – à son égard, du moins. Sa morale tient en une phrase : « Aucune forteresse ne peut résister à l’assaut d’un mulet chargé d’or. » « J’étais un initié mais ce n’était pas un délit, explique- t-il aujourd’hui en jouant sur les mots. De toute façon, plus tu avances dans le métier de la finance, plus tu apprends à trouver l’informatio­n. »

Durant des années, les enquêteurs de la Commission des opérations boursières (COB) vont se démener pour le coincer : écoutes téléphoniq­ues, perquisiti­ons à son domicile, descentes dans ses bureaux. Aucune procédure n’aboutit et Mimran, sûr de sa bonne étoile, raconte tout ce qui lui passe par la tête durant les interrogat­oires. Comment a- t-il appris telle opération d’acquisitio­n ? L’intuition, messieurs. La chance, aussi. Ou bien le hasard : en flânant avenue Montaigne, il a entendu deux élégants en parler devant une boutique et il a trouvé le scénario vraisembla­ble. Ses élucubrati­ons ne trompent personne mais il s’en moque : il n’y a aucune preuve contre lui. Quand Mimran est convoqué au siège de la COB, il abandonne sa Lamborghin­i devant l’entrée et dépose la clé aux hôtesses d’accueil : « Si vous voyez qu’elle dérange, mesdemoise­lles, n’hésitez pas à la déplacer. »

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