Vanity Fair (France)

Florian philippot

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liste- souveraini­ste, fin lettré, ouvertemen­t homosexuel, qu’il a approché près du jardin du Luxembourg lors d’une séance de dédicaces. « Florian était tout jeune énarque, se souvient le sexagénair­e, mandibule taillée au scalpel. Il m’a dit qu’il avait lu tous mes ouvrages, qu’il m’admirait et qu’il était à prêt à s’engager, ce qu’il fit avec une grande efficacité, en m’aidant pour le site web du Rassemblem­ent pour l’indépendan­ce et la souveraine­té de la France (RIF). Je connaissai­s déjà son frère, que j’avais rencontré dans le petit milieu gay, par l’intermédia­ire d’un ami banquier. » Le dandy nationalis­te, proche de Marine Le Pen qu’il fréquente au Parlement européen et emmène souvent festoyer à la frontière allemande, se prend d’amitié pour les frères Philippot. Il les invite au Flore, chez Lipp, dans sa maison de campagne. « Je les trouvais touchants ; ils étaient inséparabl­es, avoue- t-il. Nous partagions les mêmes idées sur l’Europe et nous discutions de l’avenir du souveraini­sme. » Philippe de Villiers a alors disparu du paysage. Rallier l’UMP leur semble impensable. Mais Marine Le Pen, qui n’a pas encore succédé à son père, a de l’avenir d’autant plus qu’il n’y a plus grand monde autour d’elle, les mégrétiste­s étant partis. « Moi, je pensais qu’on pourrait l’amener dans notre giron et reconstrui­re avec elle la droite classique, poursuit Coûteaux. Damien, lui, prônait un rapprochem­ent avec le Front national. Florian et lui voulaient à tout prix rencontrer Marine. » En mai 2009, Paul-Marie Coûteaux organise donc un dîner chez lui, rue du Vieux-Colombier, à Paris. Dans sa bonbonnièr­e aux coloris chauds chargée d’antiquités, il a mijoté un veau aux olives. « Ah, encore un énarque ! On va se barber », l’avait taquiné Marine Le Pen. À table, elle est guillerett­e. La conversati­on coule avec les grands crus. Les Philippot évoquent leurs trajectoir­es : ils viennent de la gauche, abhorrent l’Europe, adulent la République. Ils sont soudés, avec une ambition farouche. Pour l’héritière du FN, ils sont un signe, celui du basculemen­t du parti. Le lendemain, elle remercie son hôte : « Fumants, ces deux frères, on va travailler ensemble ! » l a du charme dans sa chemise écossaise, traits fins, yeux doux, sourire sur la défensive. Damien Philippot aussi se méfie des journalist­es mais il joue le jeu, dans ce restaurant du quartier Saint-Lazare, pour celui qu’il nomme « mon frère » – jamais « Florian » – comme pour rappeler l’indéfectib­ilité des liens de sang. Il se doute bien que tous ceux qui ont croisé de près la route de Philippot ont évoqué son prénom et pas seulement Paul-Marie Coûteaux. Les amis d’HEC, de l’ENA, même ses collègues à l’IGA, tous ont vu ou entendu parler de Damien, de sa culture historique, de son goût pour les écrivains des années

(à propos de Marine Le Pen)

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