DAVÉ, une VIE au service des VIP
Sa façade sans âme ne laissait pas deviner le volume de people au mètre carré. Alors qu’il s’apprête à fermer son restaurant définitivement, Davé a raconté à SIMON LIBERATI un 31 décembre d’anthologie. Photos à l’appui.
Les murs de son restaurant intimiste sont couverts de Polaroid de stars de la mode, du cinéma ou de la musique. a accepté de raconter Davé à l’écrivain ce fameux 31 décembre 1984 Simon Liberati passé en compagnie de la famille Coppola, entre autres.
Lundi 31 décembre 1984. « Allô ? Je voudrais une voiture pour cinq personnes rue du Plâtre, dans le IVe arrondissement... destination 39, rue Saint-Roch. » Les compagnies parisiennes de taxis croulent sous les appels. Cette fois- ci, les clients sont une famille d’Américains à l’allure banale. Le père, un barbu ventripotent à grosses lunettes d’écaille et chemise à carreaux, a un physique de commerçant italien. Il est accompagné de sa femme et de leurs trois enfants, dont une jolie brune toute menue d’une douzaine d’années qui répond au nom de Sofia.
Après quarante minutes d’attente, une Peugeot 604 prend la direction du quartier de l’Opéra. Depuis l’été 1982, les chauffeurs ont appris à connaître le 39 de la rue Saint Roch. Au rez- de- chaussée de cette maison ancienne, recensée dans les dictionnaires du vieux Paris, se trouve un restaurant chinois d’allure discrète, étroit, presque borgne derrière ses tentures rouges. Beaucoup d’Américains s’y rendent pour des soupers nocturnes, aux côtés de femmes élégantes, d’homosexuels, de gens de cinéma. L’endroit n’est pas le contraire de Natacha, le restaurant russe à la mode qui vient aussi d’ouvrir il 1