À tout
es Oscars en février, les primaires devenues secondaires, l’élection présidentielle en mai suivie de près par le Festival de Cannes, les législatives puis l’été. Dans quel monde serons-nous en août ?
Le 7e art restera le cinéma et 2017 s’annonce grandiose. Qui sera notre (forcément) nouveau président de la République ? Seule certitude : ne comptez pas sur les sondages pour le savoir. La lumière pourrait venir d’Amiens. Mine de rien, la patrie de Jean-Pierre Pernaut, de Michou et du rappeur Disiz est aussi le pays natal d’Emmanuel Macron et la ville où Najat Vallaud-Belkacem a passé son enfance et son adolescence. Pas dans le même quartier : la bourgeoisie d’un côté, le monde ouvrier de l’autre. Les deux ne se croiseront pas à Amiens mais en entrant au gouvernement, par des routes différentes. Ces deux destins singuliers sont retracés avec précision par Claude Askolovitch. Qu’en dira- t- on au printemps ? La course à l’Élysée n’a jamais été aussi incertaine. Nous la suivons en racontant les histoires des uns et des autres avec la distance qui est la nôtre. Un long-métrage lourd de conséquences qui se tourne juste avant l’ouverture du 70e Festival de Cannes.
Pour cet anniversaire, Pierre Lescure et Thierry Frémaux préparent de la bombe. Nous y serons.
Plus près, les Oscars sont extrêmement liés à Vanity Fair, dont le dîner qui suit la cérémonie est l’after la plus prisée de Hollywood. Tout le monde y est, c’est la vitrine du cinéma américain aux yeux de la planète. Parfois, les étrangers y sont invités. Parfois même, ils sont dans le palmarès. Pour être nommé il faut un bon film, un bon rôle et du succès. C’est nécessaire... mais insuffisant.
Isabelle Huppert a fait le job fin 2016 afin d’être nommée parmi les meilleures actrices pour son rôle dans Elle de Paul Verhoeven. En lisant ces lignes écrites peu avant la cérémonie, vous saurez si elle est retenue. Elle est un excellent film, dans lequel le réalisateur de Basic Instinct a emmené Isabelle très loin. Romain Blondeau a suivi cette campagne américaine. Il y a de grands spécialistes de la victoire, des producteurs avec des réseaux inimaginables. Harvey Weinstein en est le pape. Sans lui, de très grands films – comme The Artist avec Jean Dujardin – n’auraient peut- être pas eu autant d’oscars.
Des millions de dollars sont investis en affichage, pub, soirées, projections privées et cadeaux auprès des votants. La rumeur dit même que de vieux acteurs démunis sont logés gratuitement toute l’année en contrepartie de leur vote.
La semaine qui précède la cérémonie est ponctuée de parties qui indiquent la valeur bankable des artistes. Il y a ceux qui y sont et les autres. J’ai vécu cette semaine complète en 2001 avec Pierre Lescure, alors président des studios Universal de Hollywood (eh oui). Chez le producteur Mike Medavoy, nous étions quarante, un casting jamais vu dans un salon : Marlon Brando, Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone, Robert De Niro, Salma Hayek... Un entre- soi, sauf moi, un peu comme le Français Gaspard Koenig qui joue le rôle muet de Ted Kennedy dans Jackie au côté de Natalie Portman. Gaspard raconte ici, avec humour, son expérience « inside Jackie » (merci qui ?).
Le portfolio Hollywood 2017 met en valeur celles et ceux dont on parlera à la fin du mois : Natalie Portman, Emma Stone, Marion Cotillard, Viggo Mortensen... que des oscarisables.
Que 2017 soit aussi brillante dehors que dedans. Le mordant, on le fournira. �