PLACE d’art
Louis Vuitton ouvre, place Vendôme, une nouvelle maison qui fait la part belle à l’art contemporain.
Les bâtiments toisent les passants depuis trois cents ans. Autant dire qu’ils en ont vu passer, des coquettes et des cocottes, des muscadins et des têtes couronnées, sans compter les ministres et les cars de touristes, ces visages de pierres rigolards – des mascarons, pour être précis – qui ornent les façades de la place Vendôme. Depuis quelques années, ces deux hôtels particuliers regardaient des chantiers. Le Ritz par- ci, Repossi par-là et Louis Vuitton à l’angle de la rue Saint-Honoré, artère surchauffée du shopping parisien. Bonne nouvelle pour les mascarons, liftés pour l’occasion : le malletier ouvre le 5 octobre un espace de 1 700 m2 sur quatre niveaux, dont un piano nobile de 5 mètres de hauteur sous plafond. Maroquinerie, mode, horlogerie, ateliers de haute joaillerie, objets nomades, tout l’univers LV est présent dans ces deux hôtels particuliers réunis et baptisés ni « boutique » ni « magasin », mais « maison », label offrant une expérience superlative, notamment en matière d’art. Pas moins de vingt et une oeuvres ont été disséminées par l’architecte , des
Peter Marino céramiques de (millésime
Jean Lurçat 1953) aux récentes sculptures monumentales d’ (2,10 mètres sous
Annie Morris la toise) en passant par les tableaux abstraits de , la lanterne de
Kimiko Fujimura
et autres opus griffés Laurence Montano
ou . De Stephen Sprouse Laurent Grasso l’art à l’art appliqué, il n’y a qu’un pas de côté : les designers sont également à la fête, l’occasion de découvrir des signatures majeures, comme celles de , pape du mou
Paul Evans vement American craft des années 1970 ou du génial Belge
, dans Etienne Allemeersch ce qui ressemble décidément à une visite de galerie offrant à la place royale, inchangée depuis 1720, une salutaire dose d’énergie. Rigolards et rafraîchis, les mascarons ont l’air de se féliciter de jouer désormais les gardiens de musées. —