Vanity Fair (France)

L’ALLURE de…

...Natasha Fraser, Lympne Castle, Kent, 1981.

- CHRISTOPHE­R NIQUET

Quand vole cette image de Natasha Fra

ser (à Dafydd gauche Jonessur la photo), il sait sûrement qu’elle plaira à . La rédactrice en chef de Tatler

cherche Tinaà rajeunir Brown le magazine de la haute société londonienn­e en misant sur la new wave hédoniste qui accompagne, en cette aube des années 1980, l’excitation autour des fiançaille­s du et de . Tina Brown

décide de ne plus prince Charles Diana Spencer se satisfaire des bals de débutantes datés et ouvre ses pages à qui est jeune, riche, beau et, sur tout, sait s’amuser. Margaux, Hemingway Ma- ou risa Berenson Carolinef ont de p Mo-arnaco tie des habituées de ces pages. Et qui mieux que Natasha Fraser pour représente­r cette jeunesse dorée en pleine mutation ? Avec ,

Rupert Everett Clio Goldsou , la jeune femme est l’une des étoiles mith Nigella Lawson du début des golden eighties. Visage d’albâtre hors du temps et attitude désinvolte, Natasha cristallis­e l’idée même de la fille dans le vent. Son père, , est un député conserva

Hugh Fraser teur dont la Jaguar a explosé dans une attaque à la bombe de l’IRA ; sa mère, l’écrivain (connue pour avoir

Antonia Fraser écrit la biographie de Marie-Antoinette qui inspira son film à

) vient d’épouser en secondes noces le dramaSofia Coppola turge et futur prix Nobel de littératur­e .

Harold Pinter

Boudeuse à l’arrière d’une limousine dans une robe de bal cachée par le manteau Jean Muir de sa mère, accompagné­e de son frère (dans une tenue rockabilly, plus proche des

Benjamin Fraser Stray Cats que du duc de Windsor) et de sa cousine ,

lady Reay l’adolescent­e quitte la fête organisée par pour sa

John Aspinall fille Amanda dans son château du Kent. L’excentriqu­e Aspinall – qui a connu le succès grâce aux salles de jeux illégales et chics de Mayfair – s’est provisoire­ment racheté une conduite en transforma­nt son domaine de Howletts en réserve d’animaux sauvages. Si des tigres sibériens ont dévoré quelques mois plus tôt deux employés, l’odeur du danger n’a pas découragé , Swifty Lazar

, Stávros Niárchos le clan Goldsmith et autres rock stars et mannequins de venir festoyer au milieu de sculptures géantes d’ours en glace. C’est un nouveau monde, où argent neuf et traditions séculaires se mélangent, un avant- goût de la vie sociale survitamin­ée que Natasha découvrira quelques années plus tard à travers et

Andy Warhol son magazine Interview. Le cocktail d’artistes d’avant- garde, de jeunes héritières en vadrouille, de beautés de magazine, de magnats du pétrole et d’acteurs hollywoodi­ens dans la tourmente, qui faisait la particular­ité de la Factory dans les années 1970, sera désormais la nouvelle norme sociale... même dans la traditionn­elle campagne anglaise. —

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