Vanity Fair (France)

La rencontre Picasso-Sylvette David.

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icasso, 71 ans, est au sommet de sa gloire quand sa compagne

, de quarante ans Françoise Gilot sa cadette et mère de ses deux enfants

et , le quitte à la n 1953. Claude Paloma L’artiste se retire alors seul à Vallauris, un petit village de céramistes de l’arrière-pays d’Antibes qui abrite aussi son atelier, dans le quartier du Fournas. Le peintre vit alors une période tourmentée, en témoignent ses réalisatio­ns plutôt sombres. Mais sa rencontre avec , 19 ans, va

Sylvette David inaugurer une ère plus légère.

C’est lorsque Picasso assiste au vernissage de l’exposition des meubles en fer forgé de son ancé, ,

Toby Jellinek qu’il aperçoit la jeune femme pour la première fois. Le peintre, saisi par son allure, réalise un portrait de mémoire, présenté à la va-vite au mur d’un café où Sylvette avait ses habitudes. Rendez-vous est pris le lendemain : pendant trois mois, d’avril à juin 1954, le peintre réalise une soixantain­e de dessins et sculptures, et 28 toiles de sa nouvelle muse. Les travaux sont éparpillés dans son atelier, parmi les céramiques, les pots de peinture et les piles de mégots. Ici, Sylvette ne se sent pas trop dépaysée : son père, ,

Emmanuel David est galeriste à Paris, et sa mère,

Honor , l’a élevée pendant la guerre dans Gell une communauté nudiste avant de l’envoyer dans une école du Sussex à la pointe des nouvelles méthodes pédagogiqu­es.

La jeune femme attire les regards avec son allure particuliè­re. Enveloppée dans un manteau d’homme dont les boutons sont sculptés par son ancé, elle coi•e ses cheveux blonds en une queue- decheval bien haute. Elle a adopté cette coi•ure pour plaire à son père, qui avait follement admiré une danseuse dans une représenta­tion d’Antigone. C’est précisémen­t cette queue- de- cheval qui fera dire au magazine Life que les travaux de l’époque de Picasso appartienn­ent à sa « Period Pony tail ». La même queuede- cheval inspira plus tard une jeune inconnue : . Picasso re

Brigitte Bardot fusera d’ailleurs de peindre la star, expliquant qu’il avait déjà peint Sylvette David. Surnommé « Barbe bleue » pour son appétit destructeu­r, il propose à Sylvette de la rémunérer pour poser pour lui : elle refusera pour ne pas avoir à se déshabille­r. Il existe pourtant un portrait d’elle torse nu au Japon, mais

Pablo Pin’a fait qu’imaginer sa poitrine. casso Celle qui ne s’est jamais dénudée pour le maître se verra o•rir deux oeuvres : un grand portrait réaliste, aujourd’hui dans une collection privée à Londres, et une huile abstraite accrochée aux murs du Chicago Art Institute. —

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