Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Affaire Deromme en appel un témoin et des écoutes

Dès les prémices de leur enquête, avant même la découverte du cadavre un mois plus tard, les gendarmes avaient la conviction que Colette Deromme avait été assassinée par un proche

- G. D.

Au deuxième jour du procès en appel de Sylviane Fabre, pour l’assassinat de son ex-belle-soeur Colette Deromme le 14 avril 2011 à Lorgues (lire nos éditions de lundi et mardi), la cour d’assises des Bouches-du-Rhône a détaillé l’enquête des gendarmes qui avait résolu l’affaire au bout de dix mois. On a ainsi appris que les enquêteurs avaient immédiatem­ent cherché dans l’entourage de la disparue, mais que Sylviane Fabre n’était pas le suspect numéro un à l’origine. Les gendarmes soupçonnai­ent en fait Bernard Cubat, le locataire de l’appartemen­t du rezde-chaussée de “La Garrigue ”, la villa achetée en commun par Sylviane et Colette.

Un témoin précieux

« Il avait les clefs du logement de Colette Deromme à l’étage, et il semblait épier celle-ci, a souligné l’adjudant-chef Roger Camoin. Alors, on a perquisiti­onné chez lui et on l’a entendu plusieurs fois, pour le pousser dans ses derniers retranchem­ents. En lui mettant la pression, ça a payé. » « C’est lui qui nous a dit que la disparitio­n de Colette était liée à la société civile immobilièr­e, et que Sylviane n’y était pas étrangère. Il nous a donné un mobile et un suspect. » Bernard Cubat, devenu le témoin numéro un, avait aussi relaté avoir assisté, depuis son appartemen­t, au retour de la voiture de Colette Deromme à “La Garrigue ” l’après-midi de sa disparitio­n. Il n’avait pas reconnu Colette au volant. Et quelques instants plus tard, il avait eu la surprise de recevoir la visite de La bastide isolée, en bordure de la Florieye sur la route de Draguignan, où a eu lieu le crime.

(Photo doc Christophe Chavignaud)

Sylviane Fabre. Trois semaines plus tard, le corps de Colette Deromme était retrouvé sous un tas de pierres, en contrebas de la route des gorges du Verdon au-dessus d’Aups.

Une conviction d’un enquêteur

L’enquête s’est prolongée pendant des mois, à travers des écoutés téléphoniq­ues, dans lesquelles le crime était évoqué de façon de plus en plus précise, faisant peser les soupçons sur

Sylviane Fabre. Le coup de filet général du 20 février 2012 a débouché sur ses aveux. Aveux aussi de son fils David Parel, expliquant comment ils avaient chargé le corps dans la voiture, dans le but de le jeter dans les gorges du Verdon. Une panne de batterie les avait contraints à s’en débarrasse­r à Aups. Dans ce volet de l’enquête, le major Lecluse a fait part de sa conviction personnell­e à l’avocat général Pierre Cortès. « Je n’ai jamais

cru que Sylviane Fabre, plutôt menue, ait pu venir seule à bout de la résistance de Colette Deromme. Je crois que David Parel n’a pas fait que l’aider à se débarrasse­r du corps, mais je n’ai aucun élément de preuve pour l’établir. » Cette coaction n’a jamais été reprochée au fils de Sylviane Fabre. Sa condamnati­on pour modificati­on d’une scène de crime et recel de cadavre est désormais définitive.

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