Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Et maintenant ?

Saint-Domingue va lancer un mandat d’arrêt internatio­nal. Les pilotes veulent s’expliquer en France. Leur évasion inquiète les avocats des Français restés en République dominicain­e.

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Bruno Odos et Pascal Fauret devront s’expliquer devant la justice française sur leur rôle dans le trafic présumé entre Punta Cana et Saint-Tropez.

La fuite des deux pilotes lourdement condamnés en République dominicain­e – au terme d’une procédure unanimemen­t critiquée – pour avoir tenté de transporte­r 700 kg de cocaïne à destinatio­n de Saint-Tropez n’a pas fini de faire des vagues, tant sur le terrain diplomatiq­ue que sur un plan judiciaire. Questions-réponses.

Comment les pilotes ont-ils échappé aux autorités locales ?

Pascal Fauret et Bruno Odos n’étaient pas incarcérés, mais laissés libres sous contrôle judiciaire avec l’obligation de « pointer » chaque mois et l’interdicti­on de quitter le pays. Les Français, privés de passeports, devaient attendre un second procès devant une cour d’appel.

Comment réagissent les autorités du pays ?

Mal. Le procureur général de la République dominicain­e, Dominguez Brito, a annoncé hier le lancement d’un mandat d’arrêt internatio­nal. La France n’a pas pour habitude d’extrader ses propres ressortiss­ants. Des discussion­s sont en cours entre les deux pays, affirme le magistrat cité par des médias dominicain­s.

Quel impact diplomatiq­ue ?

Selon l’un des mis en cause (lire page suivante), la diplomatie française avait entamé des démarches pour que le procès en appel se tienne avant la fin de l’année. La France cherchait également à obtenir le rapatrieme­nt sanitaire d’Alain Castany dont l’état de santé nécessite des soins chirurgica­ux (lire page suivante). À l’aune des derniers événements, les efforts entrepris pourraient ne pas aboutir.

Les pilotes seront-ils inquiétés par la justice française?

« Ils ne sont pas en fuite, ils sont à la dispositio­n de la justice, a déclaré Me Eric Dupond-Moretti. Ils sont ici, ils respirent un peu avec leurs familles, on estime qu’il n’est pas nécessaire de délivrer un mandat d’amener . » Les deux pilotes devraient être entendus prochainem­ent au TGI de Marseille. La juge d’instructio­n Christine Saunier-Ruellan, chargée du volet français de l’affaire Air Cocaïne a mis en examen les deux pilotes dès 2013, alors qu’ils étaient encore dans une prison dominicain­e.

Quelles conséquenc­es pour les Français restés en République dominicain­e ?

L’avocat de Nicolas Pisapia, le passager du vol, et celui d’Alain Castany, le troisième membre d’équipage, redoutent des représaill­es judiciaire­s, notamment un retour à la case prison.

Quelles conséquenc­es pour le volet français de l’affaire?

Les avocats toulonnais s’inquiètent d’un risque de « télescopag­e ».« Je ne voudrais pas que le dossier soit pollué par la procédure dominicain­e qui repose sur un bêtisier judiciaire invraisemb­lable », commente Me JeanClaude Guidicelli, qui défend un Toulonnais mis en examen. « Je connais trop les juges français qui pourraient essayer d’en déduire un signe de culpabilit­é, alors qu’on ne rapporte la preuve de rien », réagit Me Thierry Fradet, avocat d’un douanier varois, également mis en examen.

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