Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Holllande à Puisseguin : «Votre douleur est la nôtre»

Lors d’une émouvante cérémonie, le chef de l’Etat a assuré, hier, de la « compassion » et de la « solidarité » nationales aux familles des 43 morts en leur promettant « la vérité »

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C’est le pays tout entier, la France, que je représente en ce jour auprès de vous, qui s’est trouvé bouleversé par ce drame parce qu’il aurait pu nous concerner tous, a déclaré, hier, François Hollande à Petit-Palais-etCornemps, un des villages endeuillés par l’horrible accident de Puisseguin qui a endeuillé quarante-trois familles. « L’enquête sera menée jusqu’au bout sous l’autorité de la justice. Car laisser le doute s’établir, renoncer à rechercher la vérité, ce serait laisser la place libre à toutes les rumeurs comme à toutes les amertumes. Je m’y refuse », a-t-il affirmé en évoquant un éventuel changement des règles de sécurité. « Votre douleur, qui paraît inextingui­ble, c’est aujourd’hui la nôtre », a conclu François Hollande, avant d’aller saluer plusieurs proches de victimes, en premier lieu le chauffeur de l’autocar, dont l’action héroïque vendredi a permis de sauver plusieurs passagers. François Hollande, accompagné de Manuel Valls et de cinq ministres, avait auparavant échangé à huis clos avec familles et proches des victimes dans la chapelle ardente installée au foyer municipal de Puisseguin. Parmi ces quelque 160 personnes, la famille, venue de l’Orne, du chauffeur du camion et de Théo, son fils de trois ans, qui ont péri dans la collision avec un autocar transporta­nt des personnes âgées partant en excursion. Quarante et une personnes ont péri dans le car. Le plus âgé avait 94 ans.

« Dernier voyage »

Gendarmes et pompiers ont ensuite brièvement dressé au président un tableau de l’accident, des secours et des avancées de l’enquête. Puis, François Holllande s’est rendu à Petit-Palais-et-Cornemps, où un grand chapiteau blanc avait été dressé sur la pelouse du stade de football pour la cérémonie qui a débuté par une poignante minute de silence. Premier de six maires à prendre la parole, l’élue de Petit-Palais, Patricia Raichini – qui a perdu dans l’accident trois belles-soeurs – a salué « une partie de notre mémoire collective qui s’est éteinte » avec les victimes. Luttant avec l’émotion, elle a évoqué ces gens qui « avaient vécu la dureté de l’aprèsguerr­e, qui étaient pour la plupart issues de la terre, qui avaient des valeurs solides et une somme d’expérience­s ». Les autres maires ont brièvement évoqué le « dernier voyage » des victimes ou ces maisons où « la lumière n’est plus allumée ». Dans l’assistance, les familles, proches ou voisins, disaient sobrement leur satisfacti­on de la solidarité de l’Etat : « On attend que le président soit avec nous tout simplement », expliquait Jacky Bonneau, de Petit-Palais. « Je connaissai­s pratiqueme­nt tout le monde, toutes les victimes, c’est lourd pour le village », souffle-t-il. Après la cérémonie, le Président a rendu visite à trois blessés encore hospitalis­és au CHU de Bordeaux. A Paris, députés et sénateurs ont observé en début d’après-midi une minute de silence.

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(Photo AFP) « Hommage républicai­n », hier à Puisseguin, en présence de mille personnes environ, familles des victimes au premier rang.

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