Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Danse avec... un fil !

- C. R.

THE WALK : RÊVER PLUS HAUT

De Robert Zemeckis (USA). Avec Joseph GordonLevi­tt, Charlotte Le Bon et Ben Kingsley. Durée :  h . Genre : thriller aérien. Notre avis : ★★★

L’histoire

Le 7 août 1974, le funambulis­te français Philippe Petit entreprend de faire clandestin­ement la traversée des deux tours du World Trade Center de New York qu’il a reliées par un câble perché à 400 mètres au-dessus du sol.

Notre avis

Une histoire vraie, précise l’affiche. Tellement vraie qu’elle a fait l’objet d’un documentai­re, Le funambule, oscarisé en 2009. Ca n’était pas suffisant aux yeux de Robert Zemeckis. Le metteur en scène de Seul au monde, de Retour vers le futur ou de Forrest Gump a été tellement épaté par ce numéro d’équilibris­te qu’il a voulu le raconter à sa manière. Comme un thriller palpitant dont il restitue l’envers du décor. Une préparatio­n minutieuse de tous les instants, à la tête d’une petite équipe de complices, pour jongler avec la police et les interdits, pour tout prévoir et calculer jusque dans le moindre détail, pour garder la raison et la sagesse dans une entreprise de folie. Le résultat visuel est bluffant, parce que la 3D affiche ici toute son efficacité. Des images qui, même vues dans le très terre à terre fauteuil de spectateur, nous donnent les tremblemen­ts du vertige. Accrochez-vous, la traversée secoue. Et pas qu’une seule fois, car ça ne suffit pas à l’artiste, habilement composé par Joseph Gordon-Lewitt. Il se sent bien làhaut sur son câble où il peut jouer et défier les policiers venus le chercher. La performanc­e épate, mais il faut attendre la dernière demi-heure d’un long récit pour s’en régaler. Et elle ne nous rend pas forcément sympathiqu­e cet insaisissa­ble jongleur que Robert Zemeckis lui-même semble avoir du mal à cerner. Il théâtralis­e à l’extrême sa mise en scène, avec pompe et emphase. Il raconte les années de jeunesse de son personnage au coeur d’un Paris de cartes postales et de clichés. Quand ensuite il le fait venir en Amérique, il l’installe sur la statue de la Liberté pour le faire se raconter, dans la brume et les fantômes de New York. Le funambule transporte sur ces sommets perdus dans la nuit et la brume de New York un ego surdimensi­onné qui ne facilite pas ses rapports avec ses proches. Si émotions il y a dans l’aventure, autant que de lui, elles viennent du souvenir des tours du World Trade Center victimes des attentats du 11 septembre. Impossible de ne pas les avoir à l’esprit, de bout en bout. Même si elles ne sont pas sollicitée­s par le récit.

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