Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’agriculture paysanne se débat Sillans
Réunie hier en assemblée générale, la Confédération paysanne du Var est revenue sur les principales problématiques du secteur. Le point avec Sylvain Apostolo, porte-parole du syndicat
Quel bilan de l’année tirez-vous ? L’an passé, notre syndicat a continué à défendre les dossiers qu’il porte. La viticulture, par exemple, avec des sujets comme la flavescence dorée Nous avons travaillé à la mise en place de plans de lutte adaptés et cohérents pour éviter une propagation trop importante sur le vignoble. Ceci en tenant compte de l’environnement, sans utiliser d’insecticide à tout-va. Nous avons vraiment essayé de sensibiliser les viticulteurs. Nous avons également travaillé sur la question du foncier, avec la mise en place de correspondants locaux liés à la Safer, organisme qui gère les transactions sur le foncier agricole. Cette ramification va nous servir à mettre en lien les terres qui se vendent et les porteurs de projets dans le domaine de l’agriculture. Ceci avec l’Adear (lire encadré) qui s’occupe de suivre ces porteurs de projets. Pour nous, il est important que les paysans soient nombreux sur notre territoire. Il ne faut pas qu’il y ait des exploitations qui s’agrandissent indéfiniment. Il faut de la diversité. Nous avons également impulsé des réflexions entre producteurs, comme notamment avec les maraîchers, sur les conditions d’exercice de leur métier, sur la commercialisation, sur la question du revenu. On essaie de se questionner pour que notre métier, dans sa globalité, soit à la fois viable et vivable. Pour qu’on puisse tirer un revenu convenable et exercer notre profession dans de bonnes conditions. Car on fait un métier qui peut être très beau, mais qui peut aussi être terrible avec des situations économiques et humaines extrêmement difficiles. Ce n’est pas pour rien que le taux de suicide chez les agriculteurs dépasse largement les moyennes nationales. Ces métiers, ce sont nos vies. Et puis, nous avons, par exemple, développé un comité d’actions juridiques pour que les paysans se réapproprient les questions de droit. Pour qu’ils acquièrent une expertise et puissent venir en aide aux agriculteurs qui en ont besoin. Nous sommes en train de mettre en marche de vraies dynamiques collectives en développant et implantant des réseaux locaux, pour que tous les paysans soient actifs autour des problèmes qui les touchent. C’est vraiment l’aspect central de . Et c’est positif.
Quelles sont les principales problématiques que vous rencontrez ? Il y en a plusieurs, à commencer par la crise qui frappe la filière de l’élevage. Entre la prédation et les réformes des aides publiques déforables pour l’élevage pastoral, les conditions se durcissent. Ça devient insupportable. Les attaques de loups sont régulières, avec des pertes économiques, même si une partie des pertes est indemnisée. On voit que le front de colonisation du canidé évolue. Il y a eu des attaques récentes à Fox-Amphoux, à Ginasservis, à La Verdière... Même sur le massif des Maures. Les éleveurs sont à bout et ne savent plus quoi faire. Aujourd’hui, le taux de croissance de population des loups augmente de % par an. Certains éleveurs sont vraiment poussés au bout et sont au bord du gouffre, que ce soit financièrement ou moralement. Et puis il y a le problème des sangliers. Les barêmes d’indemnisation sont en permanence revus à la baisse et sont défavorables aux agriculteurs. Quand les commissions de chasseurs viennent constater les dégâts sur le terrain, souvent, ça ne se passe pas très bien. Les fédérations de chasse sont dans une logique de gestion de cheptels pour leur loisir. Même si certains font des efforts et mettent les bouchées doubles pour tenter de réguler la population.
Quelles sont les perspectives et les pistes à développer dans l’avenir ? Pour , nous allons continuer à travailler autour de la question du foncier. Du comment on articule les porteurs de projets et la demande d’installation agricole, avec le réservoir de foncier et la transmission d’exploitation. C’est un grand enjeu. Aujourd’hui, trouver un terrain dans le Var, c’est un vrai problème.
Notre métier doit être viable et vivable” La filière de l’élevage pastoral est en crise”
C’est un travail important qui peut être efficace s’il est bien mené. Après, nous essaierons de continuer à développer la dynamique syndicale sur le département dans les différentes filières. Actuellement, nous sommes à peu près adhérents sur le département. Il faut qu’on se renforce pour peser plus sur les choix politiques et l’agriculture en général. On continuera d’essayer d’obtenir des victoires dans nos combats pour tenter d’améliorer les conditions de travail des paysans et paysannes. 1. Maladie de la v igne à l’origine de pertes de récolte importantes.