Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Corps ligoté : ils auraient joué à la roulette russe

Une partie du mystère autour du cadavre retrouvé au fond d’un trou d’eau au Plan-de-laTour a été levée : trois personnes sont en garde à vue, la victime a été identifiée

- N. SA.

Elles se sont présentées d’ellemême auprès des enquêteurs. Mercredi soir, trois personnes -- un homme et deux femmes d’une vingtaine d’années -- se sont constituée­s prisonnier­s à la brigade de gendarmeri­e de Grimaud. Pour reconnaîtr­e la mort d’un homme. Une connaissan­ce, « une relation amicale » tuée dans des circonstan­ces troubles, par arme à feu. Avant que son corps ne soit abandonné dans un trou d’eau de la carrière du Reverdit, sur la commune du Plan-dela-Tour. Placées en garde à vue pour 48 heures, sous l’autorité d’un juge d’instructio­n, ces trois personnes ont raconté leur histoire. Leurs premières déclaratio­ns corroboren­t que la victime était bien la personne portée disparue, absence signalée depuis plusieurs jours par ses proches : Marc Clairay, une quarantain­e d’années, résident cogolinois, vivait de petits boulots dans le secteur du bâtiment sur le golfe de Saint-Tropez. Comment cet homme a-t-il été tué ? Le drame s’est noué dans la soirée du vendredi 17 février dernier, au domicile cogolinois de l’auteur du coup de feu, un jeune homme d’une vingtaine d’années. Selon les codes d’un jeu macabre : la roulette russe. Un simulacre funeste qui a duré un certain moment avant de gravement déraper. L’auteur du tir, indique le procureur de la République de Draguignan, Ivan Auriel, « aurait manipulé un revolver Magnum de calibre 44 qu’il aurait chargé de quatre cartouches qu’il croyait inertes pour jouer à ‘‘la roulette russe’’. »

Quatre cartouches

Dans quelles conditions l’arme est apparue dans le cadre festif de cette nuit d’hiver ? Ils sont quatre, deux hommes et deux femmes. Le jeune homme raconte qu’il a chargé le revolver de quatre cartouches. Pour lui, les projectile­s étaient inertes. Parfait pour jouer à se faire peur ? Le cérémonial commence. Trois cartouches ont été percutées. Sans conséquenc­e. Les cartouches sont-elles en mauvais état ? S’agit-il de munitions à blanc ? Reste la dernière et quatrième cartouche. L’homme vise Marc Clairay, comme les trois fois précédente­s semble-t-il. Le coup part. Le projectile fuse. Mortel. La suite des événements laisse apparaître le dilemme classique que les enquêteurs connaissen­t dans un tel contexte dramatique. Une arme de poing, du sang, un cadavre. Que faire? L’auteur du coup de feu, certaineme­nt sous l’effet de la panique, cherche une issue sans dommages. Selon les déclaratio­ns rapportées par le procureur de la République, le suspect a « persuadé une des jeunes femmes de l’aider à se débarrasse­r du corps dans le lac où il a été découvert ». En guise de sépulture, le lugubre étang de la carrière du Reverdit, en bordure de la D44. Cette nuit-là, le corps sera ligoté, lesté avec un haltère de 10 kg. Enveloppé dans une bâche. Jeté à l’eau. Ces aveux sont depuis hier dans les mains de la section de recherches de Marseille. Une thèse de l’accident que les enquêteurs vont approfondi­r. Ces trois personnes vont être à nouveau auditionné­es au cours de cette journée de vendredi afin d’éliminer les zones d’ombre. Vérifier, encore, les dires de chacun des protagonis­tes.

 ??  ??
 ?? (Photo C. G.) ?? La carrière du Reverdit n’abrite plus le secret de ce cadavre retrouvé lundi par les plongeurs de la brigade nautique.
(Photo C. G.) La carrière du Reverdit n’abrite plus le secret de ce cadavre retrouvé lundi par les plongeurs de la brigade nautique.

Newspapers in French

Newspapers from France