Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Mayer en locomotive
Avec un seul médaillé de Rio dans ses rangs, l’équipe de France, emmenée par le vice-champion olympique du décathlon, fait le pari de la jeunesse
Certains ont fait l’impasse (Lemaitre, Mekhissi), d’autres ont dû renoncer sur blessure (Lavillenie, Bascou), l’une (Melina Robert-Michon) a l’excuse de ne pas avoir de concours au programme (disque), et voilà les Bleus obligés d’avancer sans la quasi-totalité de leurs héros des Jeux de Rio. Deux ans après avoir terminé à la 2e place du tableau des médailles avec trois titres. La moyenne d’âge de la délégation (24 ans et 3 mois pour les hommes, 24 ans et 7 mois pour les femmes) situe bien le degré d’expérimentation de cet Euro pour le camp tricolore, à cinq mois du sommet de la saison, les Mondiaux de Londres du 4 au 13 août.
Sans les Russes
Refaire le même coup qu’à Prague en 2015 est toutefois largement dans ses cordes, dans une compétition où manquent comme d’habitude plusieurs stars et qui doit en plus composer avec l’absence de la Russie, en tête des nations (8 médailles dont 6 en or) il y a deux ans mais suspendue depuis novembre 2015 par la Fédération internationale après les révélations du rapport McLaren sur un système de dopage institutionnalisé dans le pays. L’espoir est donc permis pour les Français si leurs principaux atouts veulent bien se montrer à la hauteur de leur statut. Kevin Mayer, propulsé chef de file après cette cascade de défection, a désormais un rang de N.1 mondial à défendre, après la retraite surprise du double champion olympique américain Ashton Eaton et ne pourra pas se cacher lors de l’hepthatlon. Tenant du titre du 60 m haies et double vice-champion du monde en salle, Pascal Martinot-Lagarde peut nourrir de réelles ambitions même si la concurrence s’annonce compliquée.
La perche promet
Autre chance de podium : le 3000 m avec Mourad Amdouni, deuxième meilleur performeur européen de l’hiver. Chez les dames, une bonne partie des espérances françaises repose sur Floria Gueï, vice-championne d’Europe du 400 m en plein air et leader du relais 4x400 m sacré en 2015 en salle. En dehors des Bleus, il faudra avoir à l’oeil le concours de la perche qui promet, tant côté masculin que féminin. Le forfait du recordman du monde Renaud Lavillenie (6,16 m) pourrait booster le Polonais Piotr Lisek, le seul à avoir franchi 6 m en 2017. La championne olympique grecque Ekaterini Stefanidi, sans rivale à sa mesure en Europe, devrait également faire le spectacle.
Le Niçois Dagée veut faire le poids
Le Niçois Frédéric Dagée (24 ans) participera demain à ses premiers championnats d’Europe d’athlétisme en salle. Seul Azuréen sélectionné pour la compétition, le nouveau champion de France élite du lancer du poids devra probablement améliorer son record (19,98 m) et dépasser pour la première fois la ligne des 20 mètres afin de se qualifier en finale. Il possède la 17e performance des engagés.