Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Expert « Il faut savoir s’entourer »
David Targy, chef de projet Bpifrance
Bpifrance est à l’origine de l’enquête « Vaincre les solitudes du dirigeant ». Pourquoi ce choix? Cette étude, initiée par Bpifrance Le Lab notre think tank interne, s’inscrit dans la volonté d’accompagner le chef d’entreprise dans l’évolution de sa société. Avec la conviction que les dirigeants (de la PME vers les TPI) doivent s’entourer et accepter de se faire accompagner pour franchir des caps de croissance . L’étude s’est déroulée avec le soutien d’Olivier Torrès, économiste spécialisé dans la santé du dirigeant.
Cette étude a permis à des milliers de chefs d’entreprise de s’exprimer... Un questionnaire comprenant une trentaine de questions a été adressé à dirigeants et réponses ont été traitées. Soit un taux de réponse de %, ce qui est plutôt important. Une trentaine d’entre eux a été vue en entretien, lors de face à face.
Aborder des sujets plus personnels n’a-t-il pas été un frein ? Il y avait des appréhensions parfois à parler de l’intime, de leur vie privée mais, au final, ils ont trouvé intéressant qu’une banque s’intéresse à eux au-delà des bilans, des résultats. Nous étions plus dans le côté humain.
Quel est le constat le plus frappant ? % des interrogés disent se sentir isolés. Un sur deux manque d’appui, de soutien. Et, % se sentent très isolés. La proximité est forte entre l’isolement et le burn-out. Nous avons ensuite analysé les facteurs qui amplifient le sentiment d’isolement et déterminé des bonnes pratiques.
En quoi consistent ces bonnes pratiques ? Avoir un second chip, une personne de confiance à qui l’on peut déléguer, qui peut suppléer en cas d’absence. La gouvernance de l’entreprise est une arme anti-solitude. Il faut savoir organiser la gouvernance, s’entourer, responsabiliser les collaborateurs, mettre en place un comité directeur. Réfléchir seul est le pire.
Comment les sondés rompent-ils le sentiment d’isolement ? % ne font rien. La moitié des dirigeants appartiennent à un réseau d’entrepreneurs et % ont recours à du conseil externe. On constate aussi des implications dans des associations, voire en politique. Des groupements comme le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) ont une approche humaniste et mettent l’accent sur une nouvelle organisation du travail. Ils sont attentifs aux signaux faibles qui annoncent le burn-out. Le but est d’éviter de se refermer sur soimême, se cacher. (1) Bpifrance, banque publique d’investissement. (2) Ont été ciblées les PME ou TPI ayant un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros à un milliard d’euros. www.bpifrance-lelab.fr/Analysesreflexions/les-travaux-du-lab/vaincreles-solitudes-du-dirigeant