Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Parole à la défense
Monaco, qui a toujours encaissé au moins un but lors de ses quatre derniers matches, est à la recherche d’une imperméabilité défensive disparue
Tuer les matches pour se mettre rapidement à l’abri, c’est sans conteste la grande force de l’AS Monaco cette saison. Sauf que depuis quelques semaines, les Monégasques tirent la langue dans ce registre. Là où les matches étaient pliés dès la mi-temps, il faut désormais batailler plus longtemps. Jusqu’au bout. Dans une saison où Jardim & co. regardent droit dans les yeux quatre compétitions, on n’est pas très étonné de voir la machine se gripper à un moment. Voilà pourquoi ce soir, contre Nantes, une victoire sans encaisser de pion rassurerait en vue des échéances futures. Si, sur le plan offensif, les Monégasques affichent une dynamique constante (117 buts en 44 matches, dont 78 marqués en L1), la défense commence à s’effriter. Sur les quatre dernières rencontres, l’ASM a encaissé 10 buts, toutes compétitions confondues. A titre de comparaison, sur la phase aller en L1 (19 rencontres), Subasic en avait pris 20. Mais on parle d’un temps où Jardim pouvait compter sur une stabilité défensive. Avec l’accumulation des matches, les blessures et les suspensions obligent le coach portugais à remanier régulièrement son onze. Bousculant au passage certains automatismes défensifs. « En ce moment, on peut perdre un ballon au milieu de terrain, un contre et l’équipe marque, regrettait Raggi en quittant le Vélodrome (victoire 4-3 contre l’OM en huitième de finale de Coupe de France) Notre force a toujours été de défendre et d’attaquer ensemble ». Jardim préfère voir le bon côté des choses : « Je souhaite valoriser en ce moment notre réussite offensive, admet-il. Mais bien sûr que l’objectif c’est de marquer le plus possible de buts et d’en encaisser un minimum. Mais si je dois choisir entre une victoire 1-0 et 4-3, je choisis le 4-3. Pas pour moi, mais pour les supporters. Ce que je regarde, c’est les trois points et la qualité de la prestation.» La victoire avant tout. Mais depuis la défaite à Manchester City (5-3) en huitième de finale aller de Ligue des Champions dans une rencontre de folie, la tentation de se projeter dans le match retour est grande. Passé l’objectif de garder la tête de la L1 à 11 journées de la fin, c’est aussi de ça dont il s’agit : Mercredi 15 mars, Monaco peut-il se qualifier en quart ? Cette question a plané à Guingamp et à Marseille, elle sera aussi indirectement dans les têtes ce soir contre Nantes, puis samedi face à Bordeaux. « C’est une histoire de concentration, insistait Raggi. [A Marseille] On n’a pas réussi à contrôler le match quand on menait. C’est une question d’expérience aussi, car normalement, on doit fermer le jeu. Au match retour contre City, on n’aura pas le droit d’encaisser de buts. On pourrait toujours en marquer plus qu’eux et se qualifier, mais dans le fond, on sait que le mieux est de ne pas encaisser. » Bakayoko : « On est des êtres humains, parfois on prend des buts, mais on a bien réagi [face à l’OM]. Cette saison, on n’en a pas encaissé beaucoup. Là, il y a eu deux matchs spectaculaires en peu de temps (Manchester City et Marseille), tant mieux pour les spectateurs qui ont dû se régaler ». Mais la fête justifie-t-elle... le moyen ? Monaco fait preuve d’un peu plus d’approximation quand il est question de défendre ensemble. Face au Nantes accrocheur de Conceiçao (21 points pris sur 33 possibles depuis son arrivée), il faudra faire preuve de rigueur. Les Nantais n’ont plus perdu depuis quatre rencontres (2 victoires, 2 nuls) et pointent à la 11e place de la L1. Sa petite pépite Hamine Harit, 19 ans, fait son retour dans le groupe après avoir été écartée lors du déplacement à Bastia à la suite d’une virée nocturne. Face au fougueux Conceiçao, Jardim devrait une nouvelle fois confier les rênes de l’attaque à Mbappé. Déjà fer de lance du haut de ses 18 ans. Hier, Paris et Nice sont revenus à hauteur de l’ASM. Pas le temps de souffler...
Entre une victoire - ou -, je choisis - ”