Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
À Toulon, Fillon à l’offensive
Le tribunal correctionnel a prononcé des peines de 5 et 3 ans de prison, à l’encontre de deux hommes tenus responsables d’une agression sauvage, dans le quartier de Sainte-Musse en 2016
La sortie à vélos et en rollers, ce dimanche 4 septembre 2016, dans le quartier de SainteMusse à Toulon, restera gravée douloureusement dans la mémoire de huit membres d’une même famille. Moins de sept mois après la violente agresssion, deux des cinq mis en cause dans cette affaire qui avait défrayé la chronique et injustement baptisée « l’affaire des shorts », ont été condamnés, hier matin, par le tribunal correctionnel de Toulon. Sami Ben-Salem, âgé de 36 ans a été condammé à 5 ans de prison dont un an de sursis avec mise à l’épreuve. Au moment des faits, cet homme, très défavorablement connu des services de police, était en état de récidive. Marwene Boukoum, âgé de 31 ans, a été, quant à lui, condamné à 3 ans de prison dont un an avec sursis. Les deux hommes qui se trouvaient déjà en détention sont retournés en prison. Le représentant du parquet de Toulon, M. Kerfridin avait requis cinq et quatre ans de prison, assortis d’un sursis d’un an, pour les deux prévenus. Une affaire « inhabituelle avec une telle atteinte, rare, à l’ordre public ».
Propos sexistes et désobligeants
Il était 13 heures, ce dimanche 4 septembre 2016. Huit membres d’une même famille circulaient sur la piste cyclable, boulevard des Armaris dans le quartier de Sainte-Musse. Les deux mères de famille étaient accompagnées de leurs trois enfants, âgés de 10 à 14 ans, de leur frère, et de leurs compagnons. Elles ont été la cible de propos sexistes et désobligeants de la part d’une bande de jeunes garçons (de cinq à dix individus), alors que les deux femmes se trouvaient en tenue de sport. Leur frère et leurs maris qui intervenaient pour mettre fin aux agressions verbales subissaient à leur tour des provocations. Alors qu’ils s’apprêtaient à quitter les lieux, ils étaient encerclés par le groupe d’individus, avant d’être violemment pris à partie. Les blessures infligées ont été trés lourdes : 30 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT) pour l’homme le plus lourdement touché. Dix et cinq jours pour les deux autres. Quant aux deux mères de famille et leurs enfants, les médecins leur ont prescrit de un à vingt jours d’ITT, pour le choc psychologique subi. Les parties civiles étaient représentées à l’audience par Me Arnaud Lucien. Au fil des investigations, le visionnage des caméras de vidéosurveillance, ainsi que l’auditon d’un témoin, ont permis d’identifier les majeurs mis en cause. Trois mineurs devront encore être jugés devant le tribunal pour enfants de Toulon.