Fake news : un pois(s) on quotidien

Une tradition. Que disons-nous, une institution ! Mais qui pourrait bien avoir du plomb… dans la nageoire. Au bout de certaines lignes que vous avez pu lire ou lirez dans cette édition du er avril, vous ferrerez sans aucun doute un gros poisson. Le jour ou jamais. Certes. Mais, au final, que valent encore véritablement ces canulars informatifs, noyés désormais dans le flot de « fake ou alternative news » () envahissant quotidiennement réseaux sociaux, sites Internet et même... parole politique ? Trump, accusateur, n’a que ce mot à la bouche, mais ne se prive pas d’user et d’abuser de ce mode de désinformation. Une « mode », justement, qui semble gagner la France en cette période électorale qui sent elle aussi le poisson. Plutôt pourri, cette fois. Celui d’avril n’a dès lors plus ni queue ni tête, pris dans les filets du mensonge, de la remise en cause d’une vérité que chacun peut accommoder à sa sauce. Comme une arête au milieu de la gorge de ceux qui se battent pour une info fiable. Claire. Vérifiée. Chaque jour. Nous aurions ainsi pu rejeter ce poisson d’avril à la mer, terrassé par le poison à l’amère confusion. Mais nous avons choisi le parti... d’en rire. Et de faire de cette tradition, que disons-nous, de cette institution, une « espèce protégée » (). L’occasion de sortir de pages parfois sombres comme les abysses, entre faits divers ou de société anxiogènes et plongée dans un monde où la réalité du chômage, du mal-logement, de la pauvreté, n’a, elle, rien... d’une « fake news ».

1. Les fake news (ou fausses nouvelles) sont un type de canular ou de diffusion délibérée de désinformation. 2. Voir la « vraie fausse » interview de Mourad Boudjellal sur varmatin.com