Tout pour un «happy hand»

Le dernier match de poule des Raphaëlois prend une allure de finale. S’ils battent les vainqueurs de l’édition 2015 ce soir au Palais des sports, ils sont sûrs d’atteindre les quarts de finale

Bon d’accord, les paris et le handball, c’est pas trop ça. Depuis une certaine affaire Karabatic, on préfère clairement éviter le sujet. Mais quand même, qui aurait parié au soir du 19 février dernier que Saint-Raphaël jouerait six semaines plus tard pour une qualification en quart de finale de coupe EHF ? Qui aurait misé sur un possible printemps européen quand, au coeur de l’hiver allemand, le SRVHB venait d’encaisser une seconde défaite consécutive dans la compétition. Pas grand monde sans doute. Car ce soir-là, avec zéro point au compteur après deux matches, les vice-champions de France étaient clairement près de la sortie. Et pourtant, un mois et demi plus tard, les espoirs du SRVHB ont subitement refait surface. « Depuis notre victoire au Danemark contre GOG (32-28), on a de nouveau notre destin entre nos mains, se réjouit l’entraîneur des Varois, Joël Da Silva. Samedi nous jouons un match qui ressemble à un huitième de finale et comme j’ai dit aux joueurs, si nous gagnons nous sommes peut-être au début d’une belle aventure ».

Da Silva : « Ils vont chercher à nous éliminer »

Hasard du calendrier, ironie de l’histoire, c’est face à ce même Füchse Berlin qui semblait avoir douché tous leurs espoirs en février dernier que les Raphaëlois peuvent s’offrir cette place en quart de finale de coupe d’Europe qui les fait tant rêver. Mais si le SRVHB n’a pour le moment qu’un pied en quarts, les Allemands, premiers du groupe A avec cinq victoires en autant de matches ont déjà les deux pieds dedans. Alors forcément, certains parient sur la venue d’une équipe déjà qualifiée et donc moins concernée. Joël Da Silva n’est évidemment pas de ceux-là. «On les avait bousculés chez eux en ne perdant que de deux points (défaite 33-31, Ndlr), rappelle l’entraîneur. Alors ils peuvent se dire qu’ils ont ici l’occasion d’éliminer une équipe qu’ils n’aimeraient sans doute pas revoir plus tard dans la compétition. Et puis Berlin est une équipe construite pour gagner des titres comme cette coupe EHF qu’ils ont remportée en 2015. Je ne pense vraiment pas qu’ils viendront ici pour faire du tourisme. Ils vont venir pour gagner. »

« Il n’y a pas de calcul à faire »

Gagner, c’est justement l’objectif des Varois, qui s’éviteraient des maux de tête et des comptes d’apothicaires s’ils avaient la bonne idée de l’emporter. Car en cas de nul ou, pire, de défaite, la qualification en quart de finale deviendrait plus aléatoire. « Sià la fin du match on doit sortir les calculettes, on le fera, mais avant et pendant la rencontre, il n’y a pas de calcul à faire. On doit gagner», conclut Joël Da Silva. Alors, qui de ces Allemands plus déterminés qu’on ne pourrait le penser ou de ces Varois décidés à s’inviter à la table des grands l’emportera ce soir ? De notre côté, on serait bien tenté de mettre une petite pièce sur le SRVHB. Mais honnêtement, les paris ce n’est pas notre truc et s’il y a un petit billet à mettre, c’est plutôt au guichet du Palais des sports JFK qu’il faudra le laisser afin d’assister à ce qui pourrait être le match de l’année.

(Photos Philippe Arnassan) Une scène de joie que les Varois aimeraient reproduire ce soir.