Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’annoncer ou pas ?
Alors que nous avons basculé dans la période de l’année où les expulsions des locataires sans droits ou insolvables vont reprendre, y compris dans les Palais Nationaux, il existe une économie dont personne ne parle et qui pourrait soulager les finances publiques : les isoloirs, très laids, branlants et laissant filtrer les rumeurs de la ville, ne servent plus à rien depuis que tout le monde claironne urbi et orbi ses intentions de vote. Ainsi, les crédits affectés à un mobilier électoral désormais inutile pourraient-ils être reportés sur la réparation du mobilier urbain mis à mal après chaque manifestation. Dans la foulée, l’obligation en arrivant dans un bureau de vote de prendre en main ostensiblement au moins deux bulletins différents deviendrait caduc. Dans le cas contraire, il conviendrait de rétablir – si tant est qu’il a existé davantage que le secret de l’instruction – le secret du vote afin de faire taire ceux qui, quand ils ne sacrifient pas à un prosélytisme primaire, craignant d’être considéré comme des cachottiers ou des mauvais citoyens, annoncent plusieurs semaines à l’avance le nom du candidat auquel ils accorderont leur suffrage. Du coup, les indécis n’auront plus à redouter de passer pour des Français de troisième zone alors qu’avec les abstentionnistes, ils constituent aujourd’hui la majorité silencieuse
d’une démocratie en perdition.