Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un concours des huiles essentiel pour l’avenir
Les organisateurs de la manifestation se félicitent du bon déroulement d’un concours qu’ils entendent internationaliser pour offrir encore plus de visibilité hors de nos frontières
L’ambiance est studieuse dans le grand hall des expositions du centre-ville. Il s’agit en effet du traditionnel concours des huiles d’olive, régulièrement organisé durant la période de la foire. Traditionnel mais néanmoins novateur puisque, cette année, c’est le Centre technique de l’olivier, basé à Aix-en-Provence qui organise la manifestation. « Ce changement s’inscrit dans une volonté d’élargir encore le périmètre des huiles représentées au concours », argumente en préambule, la présidente du jury, Camille Avallone. En présence de son directeur technique, Christian Pinatel, et de son président, Olivier Roux, la jeune oléologue est chargée de veiller au bon déroulement du concours sur les différentes tables réparties dans la salle. À chacune d’entre elles, au moins deux professionnels de l’oléiculture et cinq ou six amateurs ont pris place.
Unique en Europe
Contenus dans des sortes de petits verres à alcool sans pied, teintés en bleu, les échantillons d’huile sont rangés dans des yaourtières qui les maintiennent à une température oscillant entre 27 et 28°. Les jurés goûtent donc à l’aveugle et les pommes, du pain et de l’eau minérale sont à leur disposition pour « apaiser leurs papilles ». « Il y a plusieurs catégories d’huiles présentes au concours, poursuit Camille Avallone. La fruité verte, aux dominantes végétales et herbacées, ou la fruité mûre, tendance florale et fruits secs... Mais il y a également la catégorie des méthodes traditionnelles, avec chute naturelle des olives, un stockage contrôlé et une pression à l’ancienne notamment. Et s’il est certain que le concours de Brignoles est le seul, en France, à inviter cette dernière catégorie d’huile à venir participer, je crois même que c’est le seul en Europe ! » Il est temps de laisser oeuvrer les jurés. Dans un dernier chuchotage, Camille explique qu’au jeu des notes attribuées par le jury, «il faut avoir le plus petit classement possible pour bénéficier du meilleur prix. »
Mieux qu’à Paris
C’est au milieu de l’après-midi que nous retrouvons Camille, alors que le président de la foire, Lionel Raynaud, va proclamer le palmarès. Peu de lauréat sont présents. Mais au milieu d’un joyeux brouhaha dans un hall 7 envahi par les visiteurs soucieux d’éviter les averses à répétition, l’annonce des lauréats se fait dans la bonne humeur. « La région a subi cette année un déficit des volumes d’huile, mais la qualité des huiles présentées était ce matin au niveau des espérances du jury», se félicite le président en préambule. Et d’ajouter, au sujet dudit jury : «Il faut savoir qu’il n’est pas facile, lors du concours général organisé à Paris d’obtenir un juré professionnel par table. Hé bien, à Brignoles, nous en avons deux ! » Sur sa lancée, Lionel Raynaud a lancé à la cantonade : «Dans les mois qui viennent, ce concours des huiles d’olive va encore évoluer. Et je peux même aujourd’hui vous annoncer que, l’année prochaine, il s’intitulera “Concours international des huiles de Brignoles ! » Un concours d’huile essentiel au développement de la foire.
Textes : Didier ZAÏTOUN dzaitoun@icematin.fr Photos : Luc BOUTRIA et Gilbert RINAUDO