Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Comment se relever ?
Battus par le PSG en finale de Coupe de la Ligue, les Monégasques vont devoir passer à autre chose. Dans son histoire, le club a souvent su rebondir après une défaite en finale
Dans les rangs monégasques, on a vécu la lourde défaite face au PSG en finale de la Coupe de Ligue (1-4) sans pleurs ni colère. Pas de sourire non plus. « Je suis dégoûté », nous a même lâchés Tiémoué Bakayoko, déçu de ne pas avoir réussi à inscrire un titre à son palmarès. À Lyon, on a vu des joueurs touchés mais très vite animés par l’envie de passer à autre chose. S’est tout de suite dégagée dans les rangs de l’ASM l’idée qu’il fallait apprendre de ce match plutôt que de s’apitoyer sur l’arbitrage ou la fatigue. Comprendre qu’une finale se joue aussi sur l’expérience et le vécu. Encore plus face à un spécialiste du genre comme le PSG qui vient de gagner ses dix dernières finales nationales depuis l’arrivée du Qatar dans la capitale... sur dix disputées.
Un programme encore chargé
Ce matin, Monaco a surtout la chance de pouvoir relativiser sur son avenir immédiat. Toujours au programme des Monégasques : Coupe de France, Ligue 1 et bien entendu la Ligue des champions, excusez du peu. En football, ça arrive à tout le monde de perdre une finale. D’ailleurs, dans son histoire le club de la Principauté a déjà remporté des finales (5 Coupes de France, une Coupe de la Ligue) mais a également connu l’échec, que ce soit sur la scène nationale (voir encadré) ou en Coupe d’Europe (finaliste C1 2004, C2 1992). Se focaliser sur l’échec d’une finale ne doit pas être une finalité. Ce qui compte, c’est la suite. Demain, en somme. « Cette saison, on a déjà pris des claques, on se relèvera », analysait froidement Valère Germain après la finale. Après tout, Monaco a su retrouver le chemin de la victoire après les sorties de route à Nice (0-4), Toulouse (1-3) ou face à Lyon (1-3). Même les plus jeunes comme Kylian Mbappé ont compris qu’il fallait se servir de cette défaite pour avancer. « C’est une claque. On n’a pas été à la hauteur de l’événement. On ne va pas se mentir, c’est dur, mais c’est fini. Ça ne cassera pas la dynamique de la saison, car ce sont des compétitions différentes. On voulait gagner la Coupe de la Ligue, entrer dans l’histoire, c’est Paris qui y est parvenu. Il nous reste encore trois compétitions, on va vite retourner à Monaco, travailler et se remettre la tête à l’endroit. »
« Pas de vagues »
Dans son ADN, Monaco a toujours su bien rebondir. Et ce n’est pas Jean-Luc Ettori qui dira le contraire. Pour le recordman de matches disputés sous le maillot de l’ASM (755), finaliste malheureux de la Coupe de France 1984, 1989 et de la finale de la Coupe des Coupes 1992, cette défaite ne devrait pas faire trembler l’équipe de Leonardo Jardim. « L’avantage de la Principauté, c’est qu’il n’y a pas de vagues après une défaite en finale, c’est une ambiance très feutrée alors quand vous êtes joueurs, il n’y a aucun tsunami et vous êtes épargnés. C’est un mauvais jeu de mot mais il n’y aura pas de révolution de Palais après cette défaite. Ils vont se dire les choses mais ça va être soft », avance Ettori. Dans le calendrier des Monégasques, cette finale de Coupe de la Ligue apparaissait comme l’objectif le moins important, ou tout du moins le moins clinquant.
Vite rejouer pour évacuer
L’écho de la défaite est retentissant car il s’agit du Paris-SG mais l’ASM va vite pouvoir tourner la page avec la réception de Lille, demain, en Coupe de France. Ettori encore : « L’important, c’est de vite rejouer et ça va être le cas, d’autant qu’ils ont des grosses échéances qui arrivent vite. C’est plus facile d’évacuer une telle déception quand vous avez un championnat à aller chercher et un quart de finale de Ligue des champions à jouer. Sur ce match, on a clairement vu les défauts de leurs qualités, notamment la jeunesse. Mais j’ai du mal à les imaginer de nouveau passer autant au travers d’ici la fin de saison. » Reste à tirer des leçons d’une telle volée et à s’en servir comme d’un levier. « Quand vous perdez une finale, il faut vite passer à autre chose et je ne me fais pas de soucis là-dessus car ça fait partie intégrante de votre métier de perdre des finales. Et puis ça peut même leur donner une certaine force pour les échéances à venir », conclut Ettori.
Ça peut leur donner une certaine force ” Jean-Luc Ettori