Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Violences : le rôle de la mémoire traumatique
À la une Une nouvelle procédure permet de prévenir le risque d’AVC chez certains patients qui ne peuvent bénéficier d’anticoagulants
L’intervention, très délicate, consiste à fermer l’auricule gauche, une zone particulière du coeur, en forme de doigt de gant, située dans la partie inférieure de l’oreillette gauche, l’une des quatre cavités cardiaques. Et ils sont à ce jour, une petite dizaine seulement d’Azuréens à en avoir bénéficié. «Cela fait seulement quelques mois que la procédure est autorisée en France et prise en charge par l’assurance-maladie», justifie Claude Mariottini, cardiologue interventionnel et rythmologue à l’Institut Arnault-Tzanck de Saint-Laurent-du-Var. C’est, aujourd’hui, le seul établissement dans la région Paca Est autorisé à pratiquer cette intervention à haut risque, requérant la présence sur place d’une équipe de chirurgie cardiaque.
Contre-indications majeures aux anticoagulants
Qui sont ces patients triés sur le volet? «Des personnes atteintes de fibrillation auriculaire (FA) permanente ou paroxystique, qui les expose à un risque important d’accident vasculaire cérébral (AVC). Classiquement, on traite ces patients par des anticoagulants oraux (ACO) pour prévenir ce risque. Mais des contre-indications majeures à ces ACO existent; ainsi tous les patients qui ont un risque hémorragique élevé, ou qui ont déjà été victimes d’une hémorragie, au niveau digestif, rénal ou encore cérébral, ne peuvent être traités.» C’est à ces personnes que cette nouvelle procédure s’adresse. «On sait que 90 % des caillots favorisés par la FA – et susceptibles de migrer dans des vaisseaux sanguins – ont tendance à s’accumuler au niveau d’une zone particulière, l’auricule gauche, pour des raisons physiques.» L’idée est donc de fermer l’entrée de ce cul-de-sac. Deux systèmes d’occlusion, plus ou moins adaptés à l’anatomie du patient, sont à disposition: «Le premier s’apparente à un disque qui va boucher complètement l’auricule, le second à une sorte de bouchon, équipé de petites ancres, et recouvert de grillages sur lesquels les cellules vont pousser et colmater complètement l’orifice.»
Retirer l’épée de Damoclès
Si l’intervention, utilisée depuis plus longtemps dans d’autres pays, a fait ses preuves en termes de réduction du risque d’AVC, elle n’est pas dénuée de risques; réalisée sous anesthésie générale, elle réclame «des précautions toutes particulières, l’intervention d’équipes aguerries, et un environnement médico-chirurgical resserré»: «Les patients qui relèvent de cette intervention sont souvent très fragiles et/ou âgés, et la zone que l’on traite est très fine, à peine l’épaisseur d’un papier journal.» Mais l’enjeu est majeur: retirer l’épée de Damoclès suspendue jusquelà au-dessus de la tête de ces patients. Chacune de leur journée était jusque-là obscurcie par le risque permanent d’être victime d’un AVC. 1. Elle est aussi pratiquée au Centre cardiothoracique de Monaco.