Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une galerie d’arts graphiques contemporains à Sainte-Anastasie
Il a fallu des années pour que l’odeur des raisins macérés s’estompe. Aujourd’hui, le ballet des coopérateurs déchargeant le fruit de leur vendange a laissé place aux visiteurs venus contempler sculptures et peintures. Le vénérable « Cellier de Saint-Just » est désormais devenu Galerie Garnier, hommage au fondateur de la coopérative. Créée au début du siècle dernier, « elle a été victime, comme bien d’autres, de la déprime viticole dans les années quatre-vingt-dix », rappelle le maire de Sainte-Anastasie Jean-Pierre Morin. Elle cessera finalement toute activité en 2003, après le transfert de l’activité à la cave voisine de Besse-sur-Issole. Pour autant, hors de question pour les élus d’alors de laisser le bâtiment tomber en déshérence. Le village en fait donc l’acquisition et entame un long travail de reconversion et de réhabilitation.
Reconversion au moindre coût
« Il n’était pas question d’engager des frais démesurés et que la reconversion pèse sur les contribuables ». C’est donc à force de temps, et de bonne volonté, que l’équipement a pu devenir ce qu’il est depuis son inauguration en 2013. Ainsi, en dix ans de chantier, 80 % des travaux ont été réalisés par les personnels communaux, essentiellement pour l’accessibilité et la mise aux normes comme établissement recevant du public. Au début uniquement destinée à accueillir les artistes locaux, la galerie développe désormais une vraie programmation qui lui permet d’accueillir jusqu’à dix expositions par an. C’est l’association Cop’Art, en tandem avec une commission communale paritaire composée d’élus et d’artistes qui fixe la ligne artistique de la galerie, spécialisée dans les arts graphiques. La reconversion de cette cave coopérative en haut lieu culturel vient démontrer qu’à défaut d’un gros budget, de bonnes idées peuvent suffire à faire vivre la mémoire viticole d’un territoire.