Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Devant la TV :  h, un dimanche soir pas comme les autres

- S. MAYOL

5,4, 3, 2, 1… Habituelle­ment, après ce décompte à la télévision, on s’attend à entendre «Bonne année!». Excepté tous les cinq ans. Ce dimanche soir, non pas à minuit mais à 20 h, ce sont les fameuses silhouette­s, les fameux visages des qualifiés au second tour de la présidenti­elle qui s’affichent sur les écrans. Emmanuel Macron. Marine Le Pen. Bonnes ou mauvaises, selon sa sensibilit­é, cinq prochaines années, effectivem­ent… Sur France 2, Philippot fustige ni une ni deux, le «système»: le FN, qui «n’a pas les soutiens de M. Macron», s’est qualifié malgré tout. Sur TF1, Baroin ne s’en cache pas: à titre personnel, il votera Macron. 20h10: Hamon, amer, prend la parole. Lui aussi se rangera derrière Macron, «même s’il n’appartient pas à la gauche». Pour Alexis Corbière, un très proche de Mélenchon, les chiffres de 20 h restent trop imprécis. Au fur et à mesure, de nouveaux soutiens se mettent en marche: Duflot, Le Foll, Cazeneuve… Certains du bout des lèvres. Marion Maréchal-Le Pen sort la sulfateuse, brandissan­t le «tous contre Le Pen» qui s’esquisse tel un étendard «anti-système», toujours. Ça clashe avec l’insoumis Corbière. Fillon prend la parole, les «obstacles», dit-il, ont été trop nombreux. Lui aussi votera Macron. Sans conviction. Les images, les témoignage­s dans les camps de chacun, se suivent et ne se ressemblen­t pas. On exulte. On éructe (contre les médias, désignés coupables par les militants de Fillon, comme le montre BFM TV). Marine Le Pen arrive à la tribune sous les hourras. Elle aussi pointe le «système», qui a empêché le débat. Décidément. Pour Laurent Wauquiez, mine déconfite sur TF1, le ni-ni semble se dessiner. Et Christophe Castaner, fidèle de Macron, de lui rappeler son «sacrifice» lors des régionales en Paca, lui, candidat PS, qui s’était retiré au profit d’Estrosi contre le FN. À bon entendeur… Interventi­on de Mélenchon, grave, qui consultera les 450000 personnes sur sa plateforme pour annoncer un éventuel ralliement. Macron, lui, se fait désirer. C’est finalement vers 22h15 que celui arrivé en tête de ce premier tour s’exprimera. 5,4, 3, 2, 1 : voilà, vous pouvez éteindre la télé et reprendre une activité normale… jusqu’au 7 mai.

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