Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Marine Le Pen souhaite « libérer le peuple français »
« La première étape est franchie […] ll n’a échappé à aucun Français que le système a cherché par tous les moyens à étouffer le grand débat politique qu’aurait dû être cette élection. Ce grand débat va enfin avoir lieu. » Dans un discours où ne manquait pas l’inspiration gaulliste de rigueur dans cette présidentielle, la candidate du Front national a opposé la poursuite d’une politique libérale à la souveraineté nationale, «le règne de l’argent roi »àla « France des frontières ». «Il est temps de libérer le peuple français, d’élites arrogantes qui veulent lui dicter sa conduite car, oui, je suis la candidate du peuple… », a-telle lancé, hier soir, en appelant tous les patriotes à la rejoindre pour engager « la grande alternance». Marine Le Pen sera parvenue à «écraser le père»: en recueillant plus de 21 % des suffrages exprimés hier soir, elle a même enregistré plus d’un million de voix de plus qu’en 2012. Et plus de 5 % de plus que son père en 2002. Son père qui, hier soir, affirmait lui-même que sa fille est une personnalité « beaucoup moins clivante » que lui. Une campagne basée sur la souveraineté nationale, le retour des frontières, la lutte contre le fondamentalisme islamiste et… la sortie de l’euro. C’est en septembre dernier, à Fréjus lors de l’université d’été du Front national que la (déjà déclarée) candidate à la présidentielle avait lancé cette campagne « Au nom du peuple». La députée européenne apparaissait apaisée, laissant derrière elle de viles polémiques du passé. Depuis, elle a comme François Fillon, été rattrapée par les « affaires » et notamment de deux emplois présumés fictifs de ses collaborateurs au Parlement européen. Des « emplois » qui lui ont valu d’être convoquée par les juges d’instruction en vue d’une mise en examen. Convocation « déclinée » par la parlementaire, invoquant alors une « instrumentalisation de la justice » La polémique, ni celle de « l’argent russe » de sa campagne comme sa rencontre avec Vladimir Poutine n’ont fait douter le socle de son électorat, bien au contraire. Et plus encore dans le Sud-Est. La candidate en a bien conscience puisqu’elle sera jeudi en meeting au Palais Nikaïa.