Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
ILS ONT FAIT L’ACTU DU AVRIL
Nous poursuivons notre série sur les visites des présidents de la République dans notre région. Après Émile Loubet à Nice et à Toulon en 1901, Paul Deschanel dans les Alpes-Maritimes en avril 1920, Félix Faure en 1896 à Toulon, Nice et Monaco en 1896 (voir nos éditions des 9, 16 et 23 avril) voici Gaston Doumergue à Nice et Monaco en 1931. Le président arrive au bout de son mandat de sept années, qui prendra fin au mois de juin. Il a été élu le 13 juin 1924 à la suite d’Alexandre Millerand, qui a dû démissionner après l’arrivée d’une forte majorité de gauche à l’Assemblée. Pour le dernier voyage important de son mandat, le président Doumergue a décidé d’aller présider à Tunis les fêtes du cinquantenaire de la Tunisie française. Sur le trajet, il s’arrête sur la Côte d’Azur. Le magazine L’Illustration de Paris suit son voyage : « Monsieur Doumergue a quitté Paris le 8 avril. C’est par une riante matinée printanière que son train spécial est entré en gare de Nice. La grande cité provençale et cosmopolite lui a fait une réception inoubliable dans la profusion des fleurs, des drapeaux et des oriflammes. »
« Travailler à l’union des Français »
Le président traverse la ville, précédé par une spectaculaire escorte de cavaliers, se rend au monument aux morts, applaudi par la foule. Son discours à la préfecture allait avoir un retentissement international, comme le relate L’Illustration : « Après que M. Jean Médecin, maire de Nice, et M. Louis Gassin, président du conseil général eurent salué le chef de l’État et exprimé les sentiments qui étaient dans tous les coeurs, M. Doumergue prit la parole. Il fit allusion à la retraite prochaine qu’il va prendre et à la pensée constante qu’il eut, au cours de son mandat, de travailler à l’union des Français comme à la concorde entre les peuples. Puis, élargissant soudain le cadre de ces considérations, il parla de la patrie, de son idéal pacifique, des sanglants sacrifices qui lui ont été imposés, de sa sécurité nécessaire et enfin des inquiétudes que certains événements récents peuvent lui donner. » Une allusion est faite au récent traité d’union douanière qui a été signé le Des palmiers de Menton déménagent à Paris L’Exposition Coloniale Internationale de Paris se prépare pour le début du mois de mai au bois de Vincennes. On y présentera les réalisations des colonies françaises outre-mer. L’entrée de l’Exposition sera décorée de vingt-cinq palmiers somptueux qui ont poussé à Menton et ont quarante-deux ans d’âge. 18 mars 1931 entre l’Allemagne et l’Autriche et où la communauté internationale craint que cela n’aboutisse à une annexion pure et simple de l’Autriche par l’Allemagne. La France, par la voix de son président, exprime pour la première fois son inquiétude. Discours du président Doumergue à Nice: «La France est en droit de penser que, tant que la Société des Nations — à l’existence de laquelle elle est si fidèlement attachée — n’aura pas à sa disposition une force suffisante pour imposer l’exécution de ses décisions à ceux qui ne seraient pas disposés à s’incliner volontairement devant elle, il lui faudra veiller, se tenir sur ses gardes et compter beaucoup sur ellemême. Elle a d’autant plus le droit de penser ainsi qu’elle vient de se trouver subitement en présence d’un événement brusqué dont il n’est pas permis de méconnaître ni l’importance dans le présent ni les conséquences dans l’avenir, parce que l’histoire même du pays où il s’est produit contient un précédent plein d’enseignements qu’il serait dangereux pour nous d’oublier. Je ne veux rien dramatiser, messieurs, mais il faut mettre les choses exactement au point, car c’est ainsi qu’on se prémunira contre d’autres surprises et contre les dangers qu’elles pourraient comporter. » Commentaire de L’Illustration : « Cette évocation de l’Anschluss économique projeté entre l’Allemagne et l’Autriche au mépris des traités et des engagements contractés a pris la valeur d’un solennel avertissement. Sans sortir de son rôle constitutionnel, le président de la République avait le droit de le donner et d’apporter ainsi à l’opinion nationale justement troublée les assurances qu’elle souhaitait.» L’après-midi, le président Doumergue rend visite au prince Louis II à Monaco. Relation rapide de L’Illustration : «Par la route de la Moyenne-Corniche, au Chacun d’eux pesant de à kilos et nécessitant un wagon entier pour son transport, c’est la totalité d’un train qui sera consacrée à la venue de ces arbres depuis la Côte d’Azur.
Un record aéronautique pour Mermoz Du mars au avril, Paillard et Mermoz ont piloté le monoplan Bernard pendant heures et minutes aux pittoresque enchanteur, le cortège présidentiel gagna la principauté où le prince l’attendait en son somptueux palais. L’entrevue fut brève, car il fallait revenir sur le Colbert.» Le croiseur présidentiel attendait en effet le président en rade de Villefranche-sur-Mer. Sous les ordres du contre-amiral Darlan, aux côtés du croiseur Duguay-Trouin et des torpilleurs Foudroyant, Brestois et Sorbin, il allait faire dix-huit heures de traversée avant que le président Doumergue n’accoste sur les côtes tunisiennes pour l’ultime voyage de son mandat. environs d’Oran. Ils ont battu le record du monde de distance en circuit fermé, en couvrant la distance de km en heures minutes. Commentaire de L’Illustration : « Le record était battu après heures de vol. On pensait que les aviateurs couvriraient au moins . kilomètres quand une fuite d’eau de refroidissement les obligea à atterrir ».