Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un nouveau président pour les Gueules rouges
Tourves Sollicité par les anciens mineurs, le fils de feu Maurice Constans prend les rênes de l’association dans la continuité du travail accompli et avec le souhait d’apporter du sang neuf
Les anciens mineurs lui ont demandé de tenir les rênes de l’association Les Gueules rouges du Var. Benjamin Constans a répondu favorablement à leur doléance – «avec énormément de modestie », soulignet-il – pour prendre le relais de son père, Maurice Constans, trop tôt disparu. Ce père d’un petit garçon, marié et âgé de 40 ans, directeur de l’hôtellerie-restauration du Golf de Barbaroux, nous explique son engagement.
Qu’est qui vous a poussé à accepter la présidence ? La première des choses, c’est une demande des mineurs. J’ai accepté cette fonction avec beaucoup d’humilité. Je ne l’aurais jamais fait de mon propre chef. C’est aussi un petit peu le poids de l’héritage dans le sens du travail accompli en amont par mon père. C’était le combat de sa vie. Il a oeuvré pendant dix ans avec ses fidèles compagnons pour monter ce musée des Gueules rouges. « Son bébé », disait-il. Son départ brutal a été vraiment un choc, particulièrement difficile, éprouvant. Son absence laisse un vide impossible à combler.
Que représente pour vous cet héritage ? J’ai grandi dans ce partage de l’histoire du bassin minier. Mon grand-père (Jules Constans, NDLR) était mineur. Il travaillait la nuit. J’ai le souvenir de quelques anecdotes qu’il me racontait. Mon papa également me faisait part de son ressenti d’enfant. Il voyait son père rentrer de la mine éreinté, couvert de terre, de boue et partir au bain public, car il n’y avait pas de salle de bain dans la maison. Accepter ce poste de président est vraiment une obligation naturelle de continuité, de devoir de transmission. C’est plus un devoir qu’une conviction, puisque j’en ai hérité suite au décès de mon père.
Comment comptez-vous mener votre fonction de président ? J’inscris vraiment mon rôle dans le relais et la transmission. Je mets mes compétences au service de l’association en m’appuyant sur les connaissances et les aptitudes de tous les mineurs. L’objectif premier est de faire vivre et pérenniser l’association en rajeunissant les membres. Il faut que les générations des descendants des mineurs prennent la mesure du poids du patrimoine qui est le leur. Les plus jeunes ont un rôle à jouer. Ce devoir de mémoire est important à maintenir.
Quel regard portez-vous sur le musée ? Ce qui fait la réussite du musée aujourd’hui, c’est le cumul des compétences des personnes qui le gouvernent. Pour moi, l’association est le deuxième poumon du musée. Celle qui permet d’insuffler cette authenticité.