Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Candidat libre
6e circonscription L’ancien conseiller municipal d’opposition brignolais, qui avait remis son mandat en octobre dernier pour raisons de santé, annonce sa candidature « sans étiquette »
L’ancien élu départemental et municipal FN de Brignoles revient sans étiquette. Après sept mois de retrait, il règle ses comptes avec son ancien parti
Jérôme Rivière ? C’est une girouette, un petit rat de l’opéra, spécialiste du grand écart.”
Je vous invite à assister, vendredi 12 mai, à 10 h 30, au 15, rue d’Entraigues, à Brignoles , à la conférence de presse de Laurent Lopez, ancien cadre et conseiller général du Front national du Var, qui présentera sa candidature dissidente aux prochaines élections législatives sur la 6e circonscription du Var. » C’est par ces quelques lignes, reçues mardi, que nous avons appris le retour en politique de Laurent Lopez. En octobre dernier, le conseiller général et municipal de Brignoles avait annoncé qu’il se retirait de la vie politique pour des raisons de santé. Depuis, plus de nouvelles, ou presque, puisque l’ancien élu est toujours resté très actif sur les réseaux sociaux, n’hésitant pas critiquer vertement l’action de ses anciens colistiers et des conseillers départementaux du canton de Garéoult, notamment.
Vous aviez dit ne plus vouloir vous investir en politique. Qu’est-ce qui vous fait revenir? J’ai surtout été sollicité par de très nombreux militants, depuis mon départ. J’ai quitté le FN, mais j’ai conservé mes valeurs et mes convictions. J’ai constaté l’inaction de mes anciens amis à qui j’ai confié les clefs en partant. J’aime mon pays, ses habitants, alors j’ai cédé… La quasi-totalité de ceux qui étaient à mes côtés il y a un an sont avec moi aujourd’hui. Je leur dois de mener cette campagne.
Vous n’avez plus de problèmes de santé ? J’ai failli mourir, mais je m’en suis sorti. Je dois suivre un lourd traitement jusqu’à la fin de ma vie.
Vous revenez sans étiquette, face, entre autres, à votre ancien parti. Cela peut paraître déroutant… J’ai milité pour le FN depuis mes ans. J’en ai . Je me suis donné à % pour ce parti. À la fédération départementale, on m’appelait « le couteau suisse » : je faisais tout, tout le temps, pour tout le monde. Maintenant, j’ai retrouvé ma liberté, je peux le dire : ce parti compte des gens brillants, et d’autres... beaucoup moins. Le FN du Var rencontre un grave problème de hiérarchie. Frédéric Boccaletti, le secrétaire départemental, ne maîtrise plus la situation.
C’est-à-dire ? Il y a un gros problème de formation des cadres et des militants. À force de copinages, d’arrangements, de népotisme, on a fait élire des chèvres. C’est le même problème dans l’entourage
des dirigeants nationaux : autour de Marine Le Pen, on ne trouve plus de conseillers, mais des courtisans. Tout ça, comme les dérapages sur les chambres à gaz ou, récemment, sur la rafle du Vel d’Hiv’… Je ne peux pas le cautionner.
Vous n’êtes plus en phase avec le programme du FN ? J’y adhère à %. Certaines choses me dérangent clairement, comme la remise en cause de l’IVG par Marion Maréchal Le Pen, et, dans une moindre mesure, par Marine Le Pen. Ne craignez-vous pas de troubler les électeurs en vous présentant face au candidat FN investi ? Je crois au dicton « Qui a trahi trahira »… Je respecte ceux qui sont fidèles à leurs convictions, même s’ils ne sont pas de mon bord. Par exemple, à Brignoles, Jean-Michel Rousseaux, opposant UDI, ou l’ancien maire PC Claude Gilardo. Ce sont de vrais Brignolais, qui se battront toujours pour leur ville. Alors, que les électeurs ne se trompent pas : Jérôme Rivière (le candidat FN, Ndlr) est une girouette, qui a milité pour cinq partis différents depuis ans. Ce que nous avons là, c’est un
petit rat de l’opéra, un spécialiste du grand écart.
Ses proches décrivent un patriote sincère… Autour de lui, vous retrouvez aussi des militants connus pour leurs déclarations racistes ou homophobes… C’est inacceptable. Quand je tenais ma permanence, je recevais tout le monde. Un Français est un Français, je n’ai que faire de sa religion, de sa couleur ou de son orientation sexuelle, c’est ça être patriote, c’est travailler pour ceux qui vous font confiance.
Quels seront les thèmes de votre campagne ? À ans, je ne compte pas faire carrière. Un député, c’est un relais entre les élus locaux, les habitants d’un territoire et les pouvoirs nationaux. Je m’engage à déposer des propositions de lois afin de réduire les difficultés des « deux extrémités » : tout d’abord les plus âgés, dont certains vivent dans un dénuement inacceptable. C’est une honte pour la France d’avoir un montant de « minimum vieillesse » inférieur à celui du seuil de pauvreté ( euros pour euros). Les jeunes ensuite, pour qui il faut développer les filières de formation et d’apprentissage afin d’éviter que d’entre eux sortent du système scolaire sans aucune qualification chaque année.
Et au niveau local ? Vous n’avez pas les moyens des grands partis… Mes militants et moi allons faire une campagne de rue, auprès des commerçants, sur les marchés. Par ailleurs, je m’engage à répondre personnellement à tous les messages qui me seront envoyés Pas de réunions publiques ? Non. Quel est l’intérêt de se retrouver dans une salle, face à quelques dizaines de personnes qui sont déjà entièrement acquises à votre cause ? – Aucun.
Vous êtes connu dans la région brignolaise, mais la circonscription est vaste et la plus grande partie de sa population se trouve sur le littoral. C’est un handicap ? Non. Parmi les nombreuses personnes qui ont sollicité mon retour, beaucoup sont originaires de Saint-Cyr ou du Beausset. On a évoqué Jérôme Rivière. Que pensez-vous des autres candidats ? Marc Lauriol (candidat LR, Ndlr)… Directeur de l’OdelVar, ancien directeur de cabinet de Josette Pons à Brignoles… Il n’apporte rien de neuf. J’apprécie Laurent Carratala (PC/FdG), parce que c’est quelqu’un qui reste fidèle à ses convictions… Les autres, je n’ai pas grand-chose à en dire, je ne les connais pas... Il y a un autre LR je crois ?
Laurent Grimaud, de Puget-Ville ? Il part sans étiquette, « pour faire bouger les choses ». Voilà. C’est une démarche intéressante. La vie politique est depuis trop longtemps fossilisée. Elle a besoin de jeunes dynamiques. Je pense que c’en est fini des partis. Personnellement, je travaillerai avec tout le monde, quel que soit son parti, si cela permet de servir l’intérêt de la population. 1. On peut contacter le candidat et retrouver les temps forts de sa campagne sur www.facebook.com/laurentlopez83 ou http://laurentlopez-var.com/