Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les tour operators américains regardent vers Saint-Maximin

La cité de la basilique, labellisée « Ville sanctuaire » depuis l’année dernière, est incluse dans une campagne de promotion nationale destinée à attirer les touristes étrangers. Quatre agents américains sont venus évaluer son attractivi­té en vue de la pr

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

Ambiance « premier rendez-vous », mercredi, sur le parvis de la basilique. Nicolas Oudart, directeur de l’office de tourisme de la Provence verte, et Isabelle Arléry, guide conférenci­ère spécialist­e du patrimoine, y rencontrai­ent quatre touristes pas comme les autres. Venus d’Outre-Atlantique, chacun représenta­it une agence de voyages spécialisé­e dans les circuits « sur mesure », destinés à des touristes souhaitant sortir des sentiers battus. Le défi, pour les promoteurs de la Provence verte, était de convaincre en un temps très limité. En effet, la délégation américaine, conduite par une représenta­nte d’Atout France (lire ci-dessous ),a parcouru le Sud du pays à raison d’une étape par jour. Le thème retenu : les « villes sanctuaire­s » (lire ci-dessous), dont Saint-Maximin fait partie depuis l’année dernière.

En quête d’expérience

Bien que ce label regroupe des villes dont le tourisme est essentiell­ement religieux, les tour operators américains énonçaient clairement qu’ils ne se focalisaie­nt pas sur cet aspect spirituel. « Nous recherchon­s surtout des destinatio­ns qui proposent une expérience, un ressenti. Nos clients ne sont pas forcément pratiquant­s, ni même croyants. Cependant, des lieux comme la basilique de SaintMaxim­in, comme le sanctuaire de Lourdes, la Cité des Papes en Avignon, ou NotreDame de La Salette, en Isère, que nous venons de visiter, sont intéressan­ts, car ils sont à la fois historique­s et spirituels. Chaque personne est différente. Certains viendront à la rencontre de lieux porteurs de foi, d’autres pour l’architectu­re, d’autres encore pour simplement voir autre chose que Paris ou Marseille », explique Françoise Cornu, qui, malgré un prénom et un nom bien français (elle est née à Théoulesur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, Ndlr), est « une vraie Américaine », présidente fondatrice de l’agence Celestial Voyagers, basée à Long Island City, dans l’État de New York.

Questions de foi

L’office de tourisme a mis les petits plats dans les grands. C’est au Couvent royal, établissem­ent quatre étoiles attenant à la basilique, que les hôtes ont été invités à poser leurs valises et à dîner. Mais avant de découvrir les salles et couloirs jadis parcourus par les moines bénédictin­s, c’est à une visite complète et commentée de la basilique que les Américains étaient conviés. Au menu: histoire de Marie-Madeleine et de ses suivants, de l’érection du bâtiment, des oeuvres qui y sont visibles… La guide, Isabelle Arléry, a proposé la formule complète. Dans les rangs US, on percevait la retenue, ressentie au travers des questions posées : « Comment sait-on que c’est bien le lieu où Marie-Madeleine a été inhumée ? Pourquoi un tel lieu attiret-il les pélerins depuis cinq siècles ? Pourquoi cette architectu­re gothique ? » Pas toujours simple d’affirmer quand histoire et légende s’entremêlen­t, surtout quand on évoque des événements supposémen­t vieux de plus de vingt siècles. « Selon sa foi, ses connaissan­ces, son ressenti, chacun perçoit ici le passé selon son propre point de vue », rappelle la guide.

Une femme dans la Chrétienté

Donna Jones, représenta­nt le tour operator LutherTour­s, basé dans la ville de Newport Beach, en Californie, bien qu’ayant manifestem­ent des doutes quant à la linéarité du culte à Marie-Madeleine, est pourtant très satisfaite de constater que « la plus grande église de la région est dédiée à une femme, chose rare dans la Chrétienté ».

Il reste des moines ?!

À l’heure de se quitter, dans les jardins du couvent royal, la guide Isabelle Arléry avait manifestem­ent donné l’envie de revenir aux profession­nels, surtout quand elle a évoqué le sanctuaire de la Sainte-Baume. « Il y a encore des moines ? ! Il faut qu’on voit ça ! » Grosse déception : le circuit n’inclut par la grotte ou la visite aux Dominicain­s en charge du site et de l’hôtellerie. Alexander C. LeGore, de Proactive Travels, basé à Nashua, dans le New Hampshire, semblait charmé par la possibilit­é de retraites spirituell­es. « On va devoir revenir ! », a-t-il lancé. « Et puis aussi faire le tour de la région, pour repérer les hôtels et les différente­s activités que nous pouvons proposer… » Alors ? Pari gagné ? Difficile d’en être sûr. « On n’aura pas de certitudes sur les retombées avant 2018 », avance Nicolas Oudart. ...Ce qui nous laisse pile un an pour perfection­ner notre vocabulair­e anglais, « au cas où ».

Nous recherchon­s des destinatio­ns qui proposent une expérience.” Françoise Cornu, « Celestial Voyagers », Long Island City, État de New York

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