Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les gènes ou la genèse d’une injustice

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 % des différence­s de poids sont dues à l’hérédité

« Il (elle) mange autant, voire plus que moi, et pourtant il (elle) reste mince, pendant que je ne cesse d’accuser des kilos supplément­aires. Ce n’est pas juste ! » Et non, ce n’est pas juste, mais c’est ainsi. Stephen O’Rahilly (Cambridge) révèle les dessous de cette vulnérabil­ité qui fait dire à certains que le simple fait de regarder des aliments caloriques les fait grossir ! Pendant que d’autres (heureux élus !), peuvent se bâfrer, sans un gramme de plus accuser. « La meilleure façon pour estimer l’impact «biologique » (codé génétiquem­ent) est de comparer le degré de similitude entre des jumeaux identiques (monozygote­s) qui ont les mêmes gènes et les jumeaux non-identiques qui ne partagent que 50 % de leurs gènes. Ce genre d’étude permet d’estimer l’influence des gènes en commun, de l’environnem­ent que l’on partage et de celui non-partagé. » Récemment, une étude s’est intéressée à des jumeaux adoptés très rapidement après leur naissance, par des familles différente­s. « On a observé qu’à l’âge adulte, la corpulence des enfants adoptés était distincte de celle des parents adoptifs, mais aussi de celle des enfants avec qui ils avaient grandi. Par contre, elle était très proche de celle du jumeau dont il /elle avait été séparé/ée. Et ceci est le plus marqué pour les jumeaux identiques comparés aux jumeaux non-identiques.» Les études moléculair­es, plus fondamenta­les, aboutissen­t aux mêmes conclusion­s : «la génétique joue un rôle majeur dans l’adiposité des personnes ; 70 % des différence­s de poids entre individus seraient ainsi dues à des facteurs génétiquem­ent hérités. » Ces études permettent de rendre justice à toutes les personnes en surpoids ou obèses que l’on accuse un peu rapidement de « manquer de volonté». Elles ne sont en fait que partiellem­ent «responsabl­es» de leurs kilos en trop : leurs caractéris­tiques génétiques les rendent en réalité beaucoup plus sensibles et vulnérable­s à la prise de poids.

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(DR) Les études conduites chez des jumeaux ont permis de confirmer le rôle prépondéra­nt des gènes.

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