Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les quatre vérités de Vergne

- Textes : Gil LÉON Photos : Jean-François OTTONELLO

E Il y a deux ans, à Monaco, il avait signé le meilleur tour en course après avoir d’emblée perdu tout espoir de victoire en endommagea­nt son aileron avant dans le tumulte du départ. Désormais fer de lance de l’équipe chinoise Techeetah, Jean-Eric Vergne est prêt à redémarrer plus fort. En guise de tour de chauffe, nous avons proposé quatre mots clés à l’ancien coéquipier de Daniel Ricciardo chez Toro Rosso rencontré hier dans son box.

Formule E

« Je pense que c’est sans conteste la discipline la plus innovante. Elle représente vraiment le futur de l’automobile. En 2014, l’année de sa création, de nombreux pilotes de F1 ne la prenaient pas au sérieux. Les critiques fusaient de toutes parts. Aujourd’hui, regardez le plateau. Avant de rempiler chez Williams, fin 2016, Felipe Massa avait exprimé son intérêt. Il voulait courir en Formule E. Un exemple parmi d’autres. Et puis le nombre croissant de constructe­urs impliqués constitue aussi un bon indicateur de cette évolution positive. Personnell­ement, ce challenge me plaît. Avec Techeetah, nous avons un projet à long terme. Compte tenu des belles perspectiv­es de développem­ent et du soutien inconditio­nnel de la FIA, je suis sûr que ce sera bientôt un vrai championna­t du monde. »

Victoire

« Depuis ma première course (durant la saison 1, en décembre 2014, ndlr), j’ai obtenu des « poles », des podiums. La victoire, elle, m’a échappé plusieurs fois pour pas grand-chose. Aujourd’hui, franchemen­t, je ne me focalise pas làdessus. Avec la position qui est la mienne au championna­t (4e à 36 points de Buemi), l’essentiel, c’est de ne pas commettre de faute. Marquer gros lors des huit épreuves restantes. Gagner à Monaco, là, où chez moi, à Paris, samedi prochain, sûr que ça ne me déplairait pas ! Mais je préfère signer tout de suite pour décrocher le titre 2016-2017 sans remporter la moindre course ! »

Monaco

« Sur la carte de la Formule E, c’est le circuit historique ! Inutile de vous dire que la première édition de l’ePrix de Monaco ne figure pas parmi mes meilleurs souvenirs. Ma course s’était arrêtée au virage 1. La cata! Quand on vient de la F1, ça fait bizarre de descendre direct vers le port après Sainte Dévote. Frisson différent. Pas aussi fort. Mais j’ose espérer qu’il y aura du changement dans deux ans avec les monoplaces de la saison 5. Plus d’autonomie, plus de puissance... De quoi emprunter le tracé F1, peut-être. Le vrai Monaco, ce serait juste génial ! »

Formule 

« La page est tournée. J’ai négocié un virage dans ma carrière pour entamer un autre challenge. Formule E, endurance (championna­t du monde, sur un proto LMP2) : voilà ma nouvelle vie. À quoi bon regarder les courses de Ricciardo en pensant que je pourrais faire aussi bien ? Ruminer de la frustratio­n ne sert à rien. Si les nouvelles F1 2017 doivent plaire aux pilotes, côté spectacle, en revanche, l’améliorati­on ne saute pas aux yeux. A Monaco, dans deux semaines, comme d’habitude, on ne verra pas de dépassemen­t, soyez en sûr... Mais le match Mercedes-Ferrari tiendra le public en haleine. En particulie­r les tifosi sevrés de succès depuis des lustres en Principaut­é. A mon, avis, cette fois, ils peuvent miser quelques billes sur leurs favoris... »

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Si de nouveaux constructe­urs (ci-dessus, Jaguar Racing) ont débarqué cette année en Principaut­é, les favoris s’appellent toujours Sébastien Buemi (à droite, en haut) et Lucas Di Grassi (en bas).

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