Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« La prise en charge psychique engendre une amélioration de la qualité de vie du patient »
« Une maladie organique avérée – un problème somatique donc– peut engendrer des conséquences psychiques et inversement un effondrement psychique peut être un des éléments d’une décompensation somatique. L’idée est d’entrevoir les interactions entre le psyché et le soma, le mental et l’organe. La psychosomatique psychanalytique n’est pas la psychogénèse de la maladie somatique. Il s’agit davantage des éléments psychiques qui peuvent intervenir comme éléments traumatogènes », décrit le Dr Elbez.
Effet placebo reconnu
Présentées ainsi, les choses paraissent logiques. Et pourtant, le médecin aixois et ses confrères se heurtent souvent à la difficulté de faire une place à cette question dans le monde médical. Or cette situation est paradoxale puisque l’effet placebo est incontestablement reconnu par la communauté scientifique (pour preuve : les essais en double aveugle pour déceler l’effet physico-chimique réel d’un médicament avant sa mise sur le marché). « On ne compte plus les études qui ont démontré cet effet placebo. Si on prend les résultats les plus sévères, ils portent à 20% les réactions positives à des comprimés neutres. D’une certaine manière, c’est la reconnaissance de la psychosomatique. En parallèle, l’industrie pharmaceutique peut dépenser des milliards d’euros pour augmenter de 0,5 parfois 1 % l’efficacité d’une molécule... Alors que l’on dispose de 20% d’amélioration en réserve à travers cet effet placebo», démontre le psychiatre psychosomaticien. L’institut de psychosomatique, IPSO Pierre Marty, se débat pour montrer que soigner la psyché Dr Jean-Claude Elbez
permet de soigner le soma. Avec, à la clé, des économies conséquentes pour la Sécurité sociale. La démonstration se veut implacable : « Les recherches ont mis en évidence que lorsqu’une personne souffre d’une maladie grave, sa prise en charge psychique a induit une amélioration de sa qualité de vie. Le patient est alors moins angoissé, moins déprimé, il va donc moins consulter, subir moins d’examens paracliniques. Au niveau de son environnement, les potentielles répercussions sur sa Le Groupe méditerranéen de la Société psychanaltique de Paris s’est réuni pour une conférence le 13 mai dernier à Nice sous l’égide du Dr Claude Smadja, psychiatre, psychanalyste , membre titulaire formateur de la SPP, médecin directeur de l’Ipso-P.Marty.