Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« On a fait le job, point final »

Le futur ex-coach du HTV, Kyle Milling, a vécu un baptême du feu éprouvant en Pro A. Mais pour lui, le maintien décroché reste l’essentiel. « C’est de ça dont on se souviendra », assure-t-il

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Vêtu d’un tee-shirt vert, comme la couleur de son prochain club, Limoges, Kyle Milling a posé sa carcasse sur la chaise d’une bonne table toulonnais­e. Entre deux bouchées d’un « burger jurassien », l’entraîneur du HTV n’a éludé aucune question. Revenant d’abord sur le maintien de son équipe en Pro A, acquis dans la douleur et une ambiance tendue en interne.

En début de saison, vous disiez tondre la pelouse du jardin pour évacuer le stress. Dans quel état se trouve-t-elle aujourd’hui ? (rires) Je n’ai plus de pelouse. Je l’ai tondue tous les jours pendant trois mois. Mais maintenant, elle peut repousser, car on a réussi l’objectif du club : le maintien. C’est le plus important.

Comment avez-vous vécu ces trois mois (entre fin janvier et début mai, en fait), avec l’enchaîneme­nt de défaites ? C’était frustrant, car le groupe a bien travaillé et il ne manquait pas grand-chose à chaque fois pour gagner. C’était comme un mec en boîte de nuit qui veut draguer des filles. Il y en a , il récupère les numéros de téléphone, mais il n’y arrive jamais...

Comment l’expliquer? C’était compliqué, car on n’a pas eu de résultats (V-D sur la phase retour, Ndlr). Mais pas seulement pour ça. L’ambiance autour de l’équipe a pesé. Pendant un an et demi, la solidarité, qui était notre force, sur le terrain et dans le club, nous donnait un petit extra pour gagner les matches. Depuis janvier, il n’y en avait plus Le contexte a-t-il atténué la satisfacti­on d’avoir rempli les objectifs ? Oui (silence)... Ça veut dire qu’il ne me connaît pas en tant que personne, juste en tant qu’entraîneur.

Quelle image pensez-vous laisser au HTV ? J’espère celle de quelqu’un qui s’est toujours donné à  %, en tant que joueur et coach. De quelqu’un qui a mouillé le maillot puis le costume. Qui aime le club et les gens qui y travaillen­t. De quelqu’un aussi qui parle avec pas mal de monde et qui respecte presque tout le monde... Quand tu respectes les gens, normalemen­t ils le font en retour. Tous les gens qui me connaissen­t sont contents que j’aille à Limoges.

À propos de respect mutuel, le club ne vous a pas rendu hommage... Ça vous a blessé ? Non. Si le club n’en avait pas envie, ce n’était pas la peine. En revanche, les applaudiss­ements du public (après le dernier match à la maison contre Limoges, Ndlr), c’était spontané, ça m’a touché. Quant à moi, je tiens à remercier Philippe Legname (le manager général du HTV) et Roland Palacios (l’ancien président), qui ont lancé ma carrière de coach. Ainsi que Sébastien Devos, mon assistant que je ne connaissai­s pas et qui est devenu un ami, et tous les joueurs qui ont joué pour moi depuis deux ans. C’est grâce à eux que je pars à Limoges.

Le feuilleton a pris fin mercredi avec l’officialis­ation de votre signature pour trois ans au CSP. Comment cela s’est-il passé ? Début janvier, Limoges a contacté mon agent pour savoir si j’étais intéressé. Je n’ai même pas réfléchi une seconde. C’était l’opportunit­é de passer un cap dans ma carrière, d’aller dans un club qui peut changer ma vie. J’en ai parlé au HTV et ça a tout de suite créé une guerre. On n’a même pas pu discuter. C’était non, point final. Ça a duré... Mon agent a négocié et j’ai payé mon départ.

Pourquoi avoir accepté ? le maintien et maintenant, j’ai une barbe blanche. La  et la Heineken, c’est un petit peu différent, mais à la fin, c’est la même pression (rires) .Età Limoges, c’est aussi un public qui peut faire gagner des matches.

Limoges veut s’appuyer sur des jeunes Français. Est-ce que des joueurs comme Howard, Julien ou Poirier, que vous avez déjà coachés, vont vous suivre ?

 ?? (Photo Luc Boutria) ?? Kyle Milling a été blessé d’entendre qu’il aurait lâché un club qu’il aime. Mais il a été touché par les applaudiss­ements du public après le dernier match contre... Limoges, son futur employeur. « C’était spontané », apprécie-t-il.
(Photo Luc Boutria) Kyle Milling a été blessé d’entendre qu’il aurait lâché un club qu’il aime. Mais il a été touché par les applaudiss­ements du public après le dernier match contre... Limoges, son futur employeur. « C’était spontané », apprécie-t-il.

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