Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
TF1 au coeur d’une prison de femmes
Grands reportages a filmé le quotidien de détenues aux longues peines au Centre pénitentiaire de Rennes
T F1 diffuse un reportage sur la prison de Rennes (Bretagne) réservée aux femmes qui y purgent de longues peines. Le réalisateur Éric Lemasson a filmé des condamnées au quotidien pour comprendre le parcours de ces femmes ordinaires, dont la vie a subitement basculé. Face à la caméra, les détenues énoncent leur prénom et disent combien de temps elles doivent vivre enfermées. Certaines révèlent le motif de leur condamnation – assassinat –, d’autres pas. On sent que le premier contact est difficile. Au fur et à mesure que le temps passe, elles s’habituent et se livrent un peu plus dans leur cellule, à l’atelier où elles travaillent, au téléphone lors de conversations avec leurs enfants, ou encore à la cuisine. « Le “casting” a été compliqué car il fallait trouver des femmes qui acceptent d’être filmées à visage découvert, explique le réalisateur. Or certaines disent oui puis changent d’avis. Ce qui nous fait perdre un temps précieux car l’administration ne nous avait accordé que dix jours de tournage répartis sur six mois. C’est très court pour un documentaire de 60 minutes. Parfois, on n’avait droit qu’à deux heures dans une journée. » Éric Lemasson a d’abord passé plusieurs semaines à rendre visite aux détenues, sans caméra. « Je suis arrivé sans idée préconçue, poursuit-il. Ça leur a plu que je ne vienne pas dans le seul but de plaquer un schéma préconçu de la prison pour chercher à le mettre en image. Leur motivation est de montrer qui elles sont : “On n’est pas des mauvaises filles, on est des gens normaux, m’ont-elles raconté. Ce n’est pas parce qu’on a tué qu’on est mauvais.” Malgré cela, le tournage n’a pas été facile car on a affaire à des profils psychologiques compliqués. Une détenue a refusé de parler au dernier moment. Elle avait son enfant dans les bras. C’était troublant, car jusqu’à l’âge de 18 mois, elles ont leur enfant avec elles. Cette femme avait accouché en détention, alors qu’elle avait tué par ailleurs ses deux premiers petits. » Le calme et l’ordre règnent dans cette prison, qui regroupe 180 femmes. Chacune recrée son univers. Rien à voir avec le Centre de détention de Muret, à Toulouse, pour détenus masculins. Et où le réalisateur a aussi tourné un reportage que TF1 diffusera prochainement.