Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Comment lutter contre le tueur de palmiers
Rocbaron Les spécialistes de la lutte contre le papillon du palmier feront une conférence mercredi pour faire le point sur la lutte contre ce ravageur, présent aussi en Provence verte
Paysandisia archon, comme l’appellent les scientifiques, est, avec le tristement célèbre charançon rouge, un tueur de palmier. Ce papillon est présent dans le Var depuis une quinzaine d’années. En l’absence de prédateurs, et grâce à des conditions climatiques favorables, le sphinx du palmier (son autre nom) fait des ravages. C’est la raison pour laquelle une conférence - réservation obligatoire - est organisée ce prochain mercredi à Rocbaron par le conseil départemental, l’association Sauvons nos palmiers (SNP), la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles du Var (Fdgdon), et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).
Alerter le grand public
Le Centre Var est concerné car on y trouve des palmiers rustiques qui supportent des températures plus froides que sur le littoral. « Le spectre d’attaque du papillon, ce sont tous les palmiers. Les Espagnols le considèrent plus nuisible que le charançon rouge», précise Sébastien Régnier, de la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon). « La conférence a un caractère national car les meilleurs spécialistes seront là, mais on veut sensibiliser les gens de la Provence verte, où il y a aussi des palmiers et où ce papillon est présent, souligne Hervé Piétra, président de la SNP. Notre but est d’alerter le grand public, mal informé. Lorsqu’on va chez les gens qui ont perdu un palmier et qu’on leur montre la photo du papillon, ils l’ont souvent vu et trouvé beau! Alors que là où il se trouve, les palmiers sont détruits et il n’en pousse plus ».
La lutte reste à organiser
Si les dégâts sont avérés, la lutte reste à organiser. « Contrairement aux attaques du charançon rouge, soumises à déclaration et qui sont en lutte obligatoire au niveau européen, la lutte contre le papillon n’est pas obligatoire et c’est dramatique, déplore ce dernier. Le seul dispositif européen qui concerne le paysandisia concerne les professionnels (producteurs, jardineries) ». L’objectif de la conférence est de tout expliquer sur le ravageur et de faire le point sur les méthodes existantes et les espoirs de la recherche. Mais aussi de tirer la sonnette d’alarme pour mobiliser davantage les pouvoirs publics.