Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Violences conjugales en récidive : quatre ans ferme

Un Brignolais de 35 ans a été condamné à de la prison ferme pour violences conjugales. Les coups ont occasionné trente jours d’incapacité pour sa compagne, fortement blessée au visage

- G. D.

Le tribunal correction­nel de Draguignan a infligé hier trois ans de prison ferme à Nicolas Faleme, un Brignolais de 35 ans, pour des violences conjugales en récidive, qui ont entraîné pour sa compagne trente jours d’incapacité. La victime n’a pas souhaité porter plainte, ni se constituer partie civile.

Traces de semelles sur la figure

À l’arrivée des gendarmes de Brignoles au domicile du couple, vendredi dernier peu avant 20 heures, les pompiers étaient déjà affairés autour de Chantal. Cette mère de famille, entourée de trois enfants en bas âge, avait reçu de son compagnon plusieurs coups de pieds au visage. Sur l’album photo, témoin de ces violences, le tribunal a pu constater que les semelles des chaussures de Nicolas avaient laissé leurs empreintes sur le visage de Chantal. Outre des hématomes, elle avait les deux yeux au beurre noir, et il lui était impossible d’ouvrir les paupières. Des examens plus approfondi­s ont diagnostiq­ué une fracture de l’orbite gauche et d’une vertèbre cervicale. « C’est la première fois qu’il me frappait au visage », avait déclaré la victime aux gendarmes. Son compagnon était rentré ivre et une dispute avait éclaté pour un motif futile.

Des précédents

Ce n’étaient cependant pas les premiers coups qu’elle subissait, puisqu’en juin 2013, de précédente­s violences avaient valu à Nicolas dix-huit mois de prison, dont douze avec sursis et mise à l’épreuve. À sa sortie de prison en novembre 2016, le couple s’était rabiboché et la vie commune avait repris. Mais en mars dernier, Nicolas avait été rattrapé par ses vieux démons : l’alcool et les stupéfiant­s. Chantal lui en faisait le reproche et a fini par lui demander de partir. « Elle sait se faire passer pour une victime, a commenté Nicolas Faleme, en comparutio­n immédiate. Je lui ai demandé plus de vingt-cinq fois d’arrêter de me crier dessus. Mais elle a un sacré caractère, elle me pousse à bout. Je voulais juste m’allonger tranquille. J’ai vu rouge. J’ai perdu mon sang-froid. C’est un trop-plein. » « Jusqu’à quel stade peut-il la considérer comme un défouloir », a questionné le procureur Manuel Munoz. Non sans rappeler qu’en France, une femme mourait tous les trois jours des violences de son conjoint.

Trois plus un égale quatre

Il a également noté, au titre des circonstan­ces aggravante­s, que Nicolas Faleme était sous le coup d’un sursis avec mise à l’épreuve de douze mois. Il en a demandé la révocation, outre une nouvelle peine de quatre ans ferme. Me Audrey Adjimi, en défense, a douté de l’efficacité de cette sanction, estimant que le couple se retrouvait confronté à des choix de vie décidés en commun. En plus d’une peine de trois ans de prison, le tribunal a suivi la demande du procureur pour révoquer le précédent sursis, portant à quatre ans la peine de Nicolas Faleme.

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(Photo DR) À l’audience, au tribunal de Draguignan, l’accusé s’est défendu : « J’ai perdu mon sang-froid ». Il était ivre et sous l’emprise de stupéfiant­s au moment des faits.

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