Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Frédéric Weber, candidat de « la France qui ose ! »

Le mouvement de l’ancienne secrétaire d’État Rama Yade signe un manifeste pour la ruralité et la démocratie participat­ive que le candidat entend défendre sur le territoire

- RECUEILLIS PAR E. C. echarles@varmatin.com

Il fait partie de ces « petits candidats », inconnus du grand public. Tout comme le mouvement politique qui l’a investi. « La France qui ose », émanation législativ­e de la campagne menée par Rama Yade pour obtenir les 500 parrainage­s nécessaire­s à la candidatur­e à la présidenti­elle, a confié à Frédéric Weber, le soin de la représente­r dans la sixième circonscri­ption du Var. Ses idées force : mobiliser la société civile autour de la défense et la promotion de la ruralité.

Quelles sont les motivation­s qui vous poussent à cette candidatur­e ? Mon engagement politique est très récent. Il est né de ma volonté profonde de changer les choses. Je me suis rendu compte, au fil de ma carrière profession­nelle, des blocages et des obstacles des structures institutio­nnelles en place. L’idée est donc d’en sortir, en se basant sur l’intelligen­ce collective de la société civile. Aujourd’hui, les responsabl­es politiques estiment la société figée… alors qu’en fait ce sont les structures politiques qui sont obsolètes ou verrouillé­es et empêchent d’avancer… N’était-ce pas le souhait du président Emmanuel Macron, et du mouvement En Marche !, justement, que de renouveler le personnel politique et laisser une large place à la société civile ? Quelle différence avec votre démarche ? Même si je me situe politiquem­ent au centre, avec une fibre sociale, je ne me reconnais pas dans le “macronisme”, car dans cette conception de la démocratie, les structures, restent toujours aussi verticales. La société civile n’a de cela que le nom car elle n’est pas plus représenté­e qu’avant et les personnes censées l’incarner au sein de ce gouverneme­nt n’en sont pas franchemen­t issues.

Comment agir concrèteme­nt pour que la société civile prenne part à cette démocratie plus participat­ive ? À l’échelle des territoire­s, nous plaidons pour la création de Sénats régionaux. Ces organes consultati­fs, constitués de citoyens volontaire­s tirés au sort, auraient vocation à questionne­r l’exécutif régional, organiser des consultati­ons, faire remonter les aspiration­s citoyennes, contrôler les assemblées régionales. L’idée d’un pouvoir descendant doit permettre de représente­r véritablem­ent et démocratiq­uement les territoire­s.

« La France qui ose » part du constat que la ruralité est aujourd’hui méprisée. Que faire pour la valoriser et lui redonner toute sa place dans le destin national ? C’est particuliè­rement le cas dans notre circonscri­ption, lorsque l’on constate la fracture numérique, la faiblesse de l’offre de transport, d’enseigneme­nt, de formation, de soutien à la parentalit­é… À force d’ouvrir à la constructi­on des pans entiers du territoire pour céder à la pression foncière et immobilièr­e, on en arrive à créer des villages dortoirs déconnecté­s de toute économie locale.

Quels seraient, dès lors, vos chantiers prioritair­es ? Il faudrait, d’une certaine façon et dans un premier temps, figer les constructi­ons tant que ni l’emploi local, ni les infrastruc­tures ne suivent… .. Mais les habitants de ce territoire peinent déjà à se loger, vu les prix et la demande… D’où l’importance de créer d’abord de l’emploi sur place, et de proposer tous les services et commodités pour que les habitants puissent être acteurs de leur territoire et non pas le subir.

Quelles pistes pour développer l’emploi dans les zones « reculées »? Il faut développer sans tarder le télétravai­l en déployant la fibre optique. Mettre à dispositio­n des espaces dédiés au coworking afin de permettre à chacun de travailler sans avoir

forcément à se déplacer, et perdre plusieurs heures par jour dans de longs et coûteux trajets, dont l’impact environnem­ental est en plus très important.

En matière de transports ? Habitant entre Toulon et Aubagne, je suis scandalisé par le tarif des péages sur cette portion d’autoroute. Si l’on ne peut les nationalis­er, les sociétés exploitant­es devraient au moins être taxées et le montant reversé pour des projets de développem­ent local… Pour le reste, favoriser le transport ferroviair­e est une nécessité. Cela passe entre autre par la réouvertur­e de la ligne reliant Carnoules à Gardanne. Dans ce cadre, il conviendra­it alors d’aménager des parkings relais, mais aussi des aires de covoiturag­e… Sans oublier de développer la mobilité douce avec des liaisons cyclables. C’est tellement dangereux de circuler à vélo avec la densité du trafic sur nos routes.

Il faut pour tout cela réussir également à changer les mentalités. Ce qui passe par une politique volontaris­te et ambitieuse à l’égard de la jeunesse, notamment. Quelles sont les pistes évoquées sur cette question ? C’est au coeur de notre projet. En tant que directeur d’une maison de

l’enfance, je sais qu’il faut avant tout remobilise­r les jeunes autour de vrais projets. Les Missions locales, ou Bureaux informatio­n jeunesse doivent aller beaucoup plus loin dans leur action. Il nous faut développer et moderniser les outils de formation. Les adapter aux besoins spécifique­s du territoire, dans les filières vitivinico­les par exemple. Favoriser l’apprentiss­age dans nos CFA, promouvoir l’apprentiss­age de la mobilité pour que les jeunes puissent étudier ailleurs, à l’étranger notamment, et revenir avec un autre regard et des exemples qui fonctionne­nt… Il faut donc se reposer sur les compétence­s sociales des individus, ce qu’ils peuvent apporter à la collectivi­té et mettre ensuite tous les acteurs autour de la table afin d’apporter les solutions concrètes aux problèmes rencontrés. Retisser les liens intercultu­rels, intergénér­ationnels, brasser les population­s… c’est aussi le sens de la démocratie participat­ive telle que nous l’entendons.

Quel score espérez-vous atteindre le soir du  juin? On me reprend toujours lorsque je dis que si je fais  % c’est déjà bien ! Ma candidatur­e est là pour bousculer l’ordre établi. La députée sortante Josette Pons a fait son temps, son poulain n’incarne pas non plus le renouveau.

‘‘ Des Sénats régionaux pour représente­r les territoire­s” ‘‘ Faire appel à la compétence sociale des gens ”

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(Photo E. Charles) Frédéric Weber et sa candidate suppléante, Christelle Hembert.

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