Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Prêts à tout
Les Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) ont procédé à un exercice attentat réaliste dans le collège Henri-Matisse.
Vendredi soir, un exercice « attentat avec prise d’otages » s’est déroulé au collège Henri-Matisse, sur demande du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Brignoles. En plus de ses locaux, le collège a mis à la disposition des militaires une vingtaine de «plastrons», des figurants, membres de l’administration, ou des parents d’élèves qui ont joué le rôle d’otages pour l’exercice. Tous les deux mois, depuis les attentats survenus en novembre 2015 à Paris, un exercice de ce type, regroupe quatre des cinq Psig du Var pour favoriser la cohésion et coordination de groupe.
Sous l’oeil des formateurs
Cette fois-ci, c’est le Psig de Brignoles qui a préparé le déroulement des événements et contrôlé les réactions des gendarmes. Ainsi, les Brignolais jouaient le rôle de victimes ou de terroristes sous l’oeil attentif des trois formateurs et du colonel Herrmann, commandant du groupement de gendarmerie du Var. Tout a été mis en oeuvre pour obtenir un maximum de réalisme : les terroristes étaient armés de répliques airsoft de fusils d’assaut Kalachnikov et les brigades d’intervention, de fusils HKG36 « inactivés ». Des pétards simulaient les coups de feu et des fumigènes augmentaient la pénibilité de progression qui peut se rencontrer en situation réelle.
Un exercice en trois étapes
Pour une mise en situation optimale, les exercices ont été basés sur des situations réelles, vues dans des attentats.
Dès leur arrivée, la trentaine de gendarmes des Psig de Gassin-Saint-Tropez, La Valette et Hyères ont été confrontés à une attaque suicide, les faisant immédiatement entrer en gestion d’urgence. Une fois le premier terroriste «abattu», premier problème : sa ceinture explosive pouvait toujours être déclenchée à distance… Les gendarmes ont choisi de contourner le corps pour progresser rapidement.
Deuxième mise en situation : un terroriste est localisé grâce aux cris des otages et des coups de feu.
Le troisième et dernier terroriste restant introuvable, il fallait sécuriser tout le bâtiment afin de permettre l’intervention des secours.
Les éléments acquis ou confortés
À l’issue des deux heures d’exercice, les trois formateurs, à l’origine de ce scénario, ont présenté leurs premières conclusions. Il a été vérifié qu’un « tir de confirmation » sur les terroristes avait toujours été effectué. Il a également été contrôlé qu’aucune aide n’était apportée aux victimes civiles ou militaires: la priorité dans ce type d’intervention étant de sauver la majorité des civils, le périmètre doit être sécurisé avant toute intervention des secours. Par ailleurs, il a été confirmé que le terroriste portant la ceinture d’explosifs ne doit pas représenter un obstacle en cas d’urgence : pour sauver des victimes, ces hommes doivent être prêts à risquer leur vie. Il est toutefois conseillé de ne pas se déplacer en trop grand nombre pour éviter des pertes conséquentes en cas d’attaque par explosifs. Un rappel concernant l’ascenseur a également été donné : il doit être considéré comme une pièce, vérifié et bloqué à l’aide d’un extincteur, d’une chaise… d’un corps. La capacité à se coordonner entre Psig a également été relevée, elle est essentielle pour l’organisation d’une tactique. Il a été conclu qu’aucune solution n’est miraculeuse, mais qu’il convient d’agir au mieux pour protéger les populations. Les exercices se poursuivront afin de préparer ces hommes de terrain à toutes les éventualités. 1. L’airsoft est un jeu d’équipe de tir sportif de plein air utilisant des répliques d’armes à feu en matière plastique propulsant des petites billes en plastique de 6 ou 8 mm.
2. Le HK G36 est un modèle de fusil d’assaut conçu par l’entreprise Heckler & Koch (Allemagne).