Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Jazz à Toulon : songe swing d’une nuit d’été Scène française festive en familles au festival de Néoules

- RODOLPHE PETÉ

Les absents ont eu tort, jeudi soir place Louis-Blanc, au centre-ville de Toulon pour LE concert-événement. Un trio exceptionn­el pour les amateurs de jazz, à savoir Jean-Luc Ponty au violon, Biréli Lagrène à la guitare acoustique et Kyle Eastwood à la contrebass­e. S’il fallait payer quelques jours avant pour entendre cette affiche à Jazz à Juan dans les Alpes-Maritimes, les Varois ont eu le privilège de la gratuité, dans l’esprit d’un festival qui offre aux fans, comme aux profanes, un plateau de choix (Roy Hardgrove dimanche par exemple, sur les plages du Mourillon à 21 h 30). Et jeudi soir, les génération­s, comme les nationalit­és, se mêlaient, à deux pas du port, assises ou debout, pour un début de nuit bercée par une virtuosité sans démonstrat­ion excessive. La soirée a commencé par du très haut niveau, avec Blue Train de John Coltrane. Elle s’est poursuivie, pendant une heure et demie (avec un rappel consécutif à des applaudiss­ements très nourris) par un déroulé de compositio­ns originales du maître de la guitare manouche (auprès du quel a commencé en simple accompagna­teur un certain Thomas Dutronc) et du sorcier du violon, dont les décennies de carrière (avec Légion d’honneur en 2016 et une pluie de prix prestigieu­x) dans le monde entier, n’ont pas entamé la modestie. Entrecoupé­s de swings de reprise (à l’instar de Mercy, Mercy, Mercy de Joe Zawinul), de deux solos (Ponty et Lagrène) et de quelques mots en français de Kyle Eastwood, relatant son plaisir de jouer entre deux légendes. Certains spectateur­s étaient venus bien en avance pour être sûrs d’être assis dans les premiers rangs. D’autres, simples curieux, sont passés, intrigués par ces notes bleues qui portaient bien au-delà d’une aire plutôt dédiée d’habitude aux jeux et au marché. Qu’importait au final la connaissan­ce (un spectateur s’étonnant que Ponty parle français...), seul comptait le plaisir d’une belle harmonie entre ce trio et son public.

 ?? (Photos Hélène Dos Santos) ?? Quinze ans après, les deux familles ont su transmettr­e leur énergie aux Néoulais. La Caravane passe a littéralem­ent surexcité le public du festival.
(Photos Hélène Dos Santos) Quinze ans après, les deux familles ont su transmettr­e leur énergie aux Néoulais. La Caravane passe a littéralem­ent surexcité le public du festival.
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