Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Stephen Roche : « Le niveau s’équilibre »

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN LARONCHE

Il y a 30 ans, Stephen Roche remportait le Tour. Aujourd’hui, l’Irlandais suit la Grande Boucle pour Skoda et ASO. L’occasion de nous livrer sa vision toujours éclairée de ses contempora­ins.

Pensez-vous que le Tour est plié ? Pour le maillot jaune oui, sauf incident. Par contre, tout reste à jouer pour les et places.

Le résultat du chrono marseillai­s, avec NotreDame de la Garde, sera-t-il tout autre que celui de Düsseldorf ? Les chronos sont bien différents. À Marseille, la tactique et le choix du matériel seront hyper importants. Doit-on choisir un vélo de chrono ou de route amélioré ? Car monter Notre-Dame avec une roue pleine, c’est un désavantag­e. Ne risquet-on pas de perdre plus de temps avec un vélo de chrono dans la côte que ce que l’on va gagner dans les autres parties.

Vous feriez quoi vous si vous étiez encore coureur ? La côte est quasiment au milieu de parcours (à partir du km sur ,), et elle fait , km, on peut perdre pas mal de temps avec une roue pleine. Aujourd’hui, je serais pour un vélo normal, mais je prendrais ma décision au dernier moment, en fonction du vent. S’il y en a, plutôt le vélo de chrono. Uran a fait un très mauvais chrono à Düsseldorf à ’’’ de Thomas). Mais au vu de ses performanc­es les années précédente­s, pensez-vous qu’il est supérieur à Bardet ? Bardet partira derrière Uran grâce aux bonificati­ons, donc c’est un sacré avantage pour lui, surtout dans le dernier kilomètre. Il a toutes les chances de son côté pour le battre. Et il mérite sa place, car Uran n’a jamais attaqué, ni même tenté de contrer, il n’a toujours fait que suivre.

Les trois premiers du général n’ont jamais réussi à faire des écarts en montagne. Une explicatio­n? L’an passé, j’avais dit qu’il y avait beaucoup de coureurs * Chaque jour le coureur de Saint-Jeannet nous raconte son Tour de l’intérieur. 113e de l’étape hier, il pointe ce matin à la 32e place à 1h30’ de Froome. qui arrivaient le couteau entre les dents. Pas pour faire une bonne place mais pour gagner. Ça s’est confirmé cette année, déjà sur le Giro, qui s’est joué le dernier jour entre les quatre premiers. Au Dauphiné, on a assisté à un final très serré. Pareil ici. C’est le signe que le niveau s’équilibre. L’an passé, Froome avait une belle marge (’’’ d’avance sur Bardet). Est-ce lui qui régresse parce qu’il a  ans, ou ses adversaire­s qui progressen­t ? Ses adversaire­s progressen­t, c’est sûr. Bardet, Pinot, Barguil, Yates, cette vague de coureurs croit vraiment en ses chances. C’est très important pour l’avenir du Tour. Sinon, tout le monde roule pour la place et il n’y a pas de bagarre pour la Là, les AGR se sont bagarrés. Ils n’ont pas tout réussi. Hier (jeudi), ils ont fait le jeu du maillot jaune en roulant derrière l’échappée. C’était à Sky de mener le tempo. Dan Martin roule parfois en tête du peloton, pour Froome, et après il se fait lâcher. On peut se poser la question sur le sens tactique de certains coureurs, mais au moins ils attaquent. C’est très positif.

Vous l’engueulez ensuite votre neveu (Dan Martin) ? Non, je n’oserai pas, mais je tape sur la télévision quand même (rires) .Ilva faire sa meilleure place dans le Tour (actuelleme­nt

à ’’’). C’est embêtant de voir le gamin, avec de bonnes jambes, rouler ainsi. C’était un Tour pour lui, il pouvait faire un podium. Et l’année prochaine, il y aura de nouveaux clients comme Jungels, Dumoulin.

Votre coup de coeur du Tour? Barguil. Il me fait une très belle impression sur le vélo et en dehors. Il porte en lui la joie de vivre, il court à l’avant, sent la bonne échappée et prend les choses en main. Dans l’Izoard, il a été fabuleux. Depuis  ans, je dis que Barguil et Alaphilipp­e seront deux stars de demain. On parle simplement moins d’eux, par rapport à Bardet ou Pinot, parce qu’ils courent à l’étranger. Tant mieux pour eux, ils ont réussi à faire leur petit bonhomme de chemin tranquille­ment et maintenant ils arrivent à l’âge de la maturité.

Barguil peut-il gagner le Tour ? En étant plus tranquille, il a bien mûri. Il faut le laisser encore se développer et c’est clair que le podium n’est pas loin. De là à accéder à la première place, il y a de la marge. Ce gamin progresse tout le temps, mais je n’ai pas envie de lui mettre plus de pression en disant cela.

Un mot sur votre fils Nicolas, qui avait tout donné pour Porte, qui a dû abandonner... Oui, il a commencé le Tour en se disant qu’il ferait un podium avec Richie (Porte). Après son abandon, il a fallu encaisser, ça a été dur pour l’équipe. Nicolas aurait pu avoir sa chance, mais c’était déjà les étapes de montagne. C’est un gars solide, qui accomplit toujours les trois semaines, au service des leaders. Il sent les bons coups, mais avec ce rôle il a peut-être perdu la science de la victoire. Il espère maintenant faire un très bon Tour d’Espagne. « Je connais le départ, ça va en surprendre plus d’un. Je vois bien un groupe de - partir Si j’ai récupéré, je tenterai le coup ». Rudy Molard avait parfaiteme­nt analysé le parcours d’hier. Il faut dire que l’Antibois a vécu à pendant cinq ans à Embrun et a été scolarisé au lycée de Barcelonne­tte. Le puncheur de la Cofidis, déjà à l’avant dans les deux étapes des Alpes, était encore échappé hier. Il a terminé à une honorable place, à ’’’ de Boasson Hagen. Le matin, il avait reçu les encouragem­ents de sa soeur Clarisse, de sa maman Fabienne, de sa compagne Manon et de son père Dominique, installé à Briançon. Alain Bernard était de passage sur le Tour, hier matin à Embrun. « C’est la deuxième fois que j’assiste à un départ, après Cagnes-sur-Mer en  ». L’Antibois n’est pas un véritable fan de vélo, « mais je suis admiratif de leurs efforts, du temps passé sur le vélo et de l’engouement autour du Tour ». L’ancien champion olympique du  m à Pékin () croit encore à la victoire de Bardet. « Je lui souhaite, il est encore dans la course ». L’ex-sprinteur était également de la cérémonie protocolai­re pour remettre le maillot jaune à Chris Froome plus tard à Salon-deProvence.

Les adversaire­s de Froome progressen­t ”

« Pour ma fille Julie dont le rêve est de devenir pilote : rencontrer la patrouille de France avant leur survol de la

étape du Tour ». Voilà le message qu’avait envoyé Valérie, la maman de Julie sur le site Internet de Pressade (marque de jus de fruits), qui organisait l’opération « souriez, c’est votre Tour ». Un jeu-concours qui consistait à exaucer le rêve de cinq chanceux. Hier, c’est donc la Valbergane Julie Bonnaud,  ans et passionnée d’aviation, qui a eu la chance d’assister au final de l’étape, mais a surtout pu rencontrer la Patrouille de France à Salon-de-Provence et monter dans un avion. « Je suis très contente, puisque j’espère être pilote de ligne plus tard ou intégrer la Patrouille de France. J’ai eu de précieux conseils et ils m’ont dit qu’avec la passion et la motivation, on peut y arriver. »

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« Le jour le plus long. Longue descente vers Salon-de-Provence. Départ rapide et difficile. Nous voulions placer Greg Van Avermaet dans l’échappée mais nous n’avions plus assez de forces aujourd’hui! Quand la fatigue te tombe dessus, c’est vraiment un spo

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