Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Il faut bien réguler les sangliers »
Ni les récents incendies ni la demande de suspension réclamée par la fondation Brigitte Bardot au ministère de l’Écologie n’auront repoussé la date d’ouverture des battues de régulation du sanglier
Après les incendies qui ont ravagé près de 4 000 hectares de forêt varoise (500 à La Croix-Valmer, 1 600 à Bormesles-Mimosas et 1 700 à Artigues), le département commence tout juste à panser ses plaies. Tant en ce qui concerne sa faune que sa flore. Et la fondation Brigitte Bardot a soulevé vendredi dernier un autre problème, par le biais d’une lettre ouverte adressée au ministre de la Transition écologique et solidaire (notre édition du 29 juillet) .Le porte-parole de l’association demandait à Nicolas Hulot « d’intervenir immédiatement auprès des fédérations de chasse afin de mettre en place un moratoire pour aider la faune à ne pas subir, en plus de la destruction de son habitat, une nouvelle menace qui lui serait fatale. »
« Situation inquiétante »
Ce mardi 1er août marque en effet l’ouverture anticipée de la chasse en battue du sanglier, jusqu’au 8 septembre (lire l’arrêté préfectoral ci-contre). Informée de cette initiative de la fondation, la fédération départementale de chasse Contacté hier, le service communication du ministère de la Transition écologique et solidaire a confirmé avoir effectivement eu connaissance de la lettre ouverte de la fondation Brigitte Bardot... à laquelle il ne sera donné aucune suite ! n’en a pas été affectée, et pour cause : « Nous sommes des citoyens comme les autres, relève Marc Meissel, le patron des chasseurs varois. L’accès y étant actuellement interdit, nous ne pénétrons pas dans les massifs. Nous ne sommes pas irresponsables ! » « Maintenant, cette situation est inquiétante, poursuit-il. Parce que cette période de chasse a pour vocation de lutter contre les dégâts occasionnés régulièrement par les sangliers, à cette époque de l’année, dans les zones cultivées, souvent au plus près des vignes. Si nous ne pouvions pas chasser, les sangliers provoqueraient de nouveaux dégâts. »
« Maintien justifié »
Du côté des services de l’État, pas plus la lettre ouverte de la fondation Brigitte Bardot que les récents incendies ne doivent conduire à une modification quelconque du calendrier de la chasse cet été. «Le sanglier prolifère dans nos forêts et reste un animal nuisible qu’il convient de réguler, note ainsi David Barjon, directeur de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Var. Ce ne sont pas les récents incendies qui l’auront fait fuir. Le maintien de l’ouverture de ce mardi est d’autant plus justifié que, pour dramatiques qu’ils puissent paraître, car ils se sont produits sur des territoires emblématiques du Var, les incendies de la semaine dernière représentent moins de 2 % de la surface boisée de notre département.Maintenant, nous serons très attentifs à l’évolution de la situation des zones en lisière, entre les massifs et les vignes, que vont parcourir les chasseurs. Et, si les données cynégétiques précises sont relevées sur une espèce menacée, on pourra imaginer limiter ou suspendre l’activité. En attendant, il faut réguler la population de sangliers, qui fait beaucoup de dégâts. » «Pour revenir enfin à la demande formulée par la fondation Brigitte Bardot, continue le technicien, elle constitue celle d’un moratoire sur la chasse en général dans le Sud-Est, et ne concerne pas spécifiquement cette ouverture du 1er août. » L’ouverture anticipée aura donc lieu dès ce mardi au lever du jour, et jusqu’à 10 h, dans les zones de dégâts causés par les sangliers.
Le courrier restera lettre morte