Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Draguignan : quand ça décaisse c’est dur pour les tiroirs-caisses

La plupart des commerçant­s du boulevard Clemenceau ont perdu 30 à 40% de leur chiffre d’affaires. Certains craignent de fermer, d’autres vivent sur leur trésorerie. En attendant des jours meilleurs...

- F. J.

Si les premières dalles sont posées sur le boulevard Clemenceau, les travaux sont loin d’être finis. Dans leurs boutiques, les commerçant­s font les comptes et estiment avoir perdu, en moyenne, 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires. Ceux que nous avons rencontrés sont néanmoins d’accord pour dire que ce vaste lifting était nécessaire et constitue une véritable avancée pour la ville. Cependant, et il fallait malheureus­ement s’y attendre, l’inquiétude grandit à mesure que les trésorerie­s fondent. D’autant plus que les soldes d’été n’ont pas profité à la plupart des enseignes de vêtements.

« L’inquiétude est grande »

« On a perdu 20 % de chiffre ce qui correspond globalemen­t au chalandage en moins », indiquent une opticienne et une coiffeuse sur le boulevard. « C’est un mauvais moment à passer...». « C’est vrai que l’inquiétude est grande, pour moi et la plupart des commerçant­s du boulevard, confie Christiane Audibert, directrice de l’associatio­n des commerçant­s de l’Esplanade. On n’imagine pas pouvoir durer un an comme ça. » « Si les chiffres ne s’améliorent pas on va devoir licencier ! », s’alarme pour sa part la gérante du restaurant l’Ardoise. À ce rythme, seuls les profession­nels qui ont une trésorerie et les reins solides vont pouvoir tenir le coup jusqu’en mars 2018. De fait, tous ne sont pas sûrs de tenir un an : « C’est la question que l’on se pose tous les soirs avec mon mari. L’été me fait de la trésorerie pour l’hiver. Cette année, ce n’est pas le cas, je fais autant de couverts que l’hiver», ajoute la restauratr­ice.

Morosité générale

Tous les griefs ne sont pas tournés vers les travaux. La liaison entre travaux et baisse du chiffre d’affaires n’est pas faite par tous. « On ne dit pas forcément que c’est uniquement la faute des travaux. Car il est vrai que la conjonctur­e actuelle n’est pas bonne, que ce soit à Draguignan ou ailleurs », explique la gérante de l’Ardoise. Le contexte général est à la morosité et les chantiers du boulevard comme du parking de la Victoire s’ajoutent au sombre tableau.

En attendant une embellie

S’ils n’ont pas le même avis sur les travaux, tous espèrent que des jours meilleurs se profilent. Mais quand ? « Engager simultaném­ent les opérations sur le boulevard et le parking souterrain impacte fortement l’activité. Des habitués du centre-ville ont disparu», estime un autre commerçant qui a voulu rester anonyme. «À la mairie, ils sont persuadés qu’une fois l’artère réhabilité­e les clients vont naturellem­ent revenir. Mais on les a poussés à aller consommer ailleurs. Reviendron­t-ils demain ? Je n’en suis pas si sûr. » De son côté la mairie considère que c’est un mauvais moment à passer. Et qu’il fallait agir vite pour sauver l’existant. Un souffle d’optimisme qui ne demande qu’à être partagé...

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(Photo Philippe. Arnassan) Le bar Clemenceau, symbole de la difficulté des commerçant­s à travailler durant les travaux. Depuis quelques jours, la circulatio­n piétonne est compliquée. Il faut faire avec...

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