Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le bois brûlé a une seconde vie
Après les incendies de forêt, des actions groupées, initiées de préférence par des collectivités, peuvent permettre de valoriser le bois brûlé par la centrale biomasse de Brignoles où il est transformé en électricité
Contrairement à ce qu’on pourrait penser en regardant les végétaux noircis par les incendies, le bois brûlé a encore de la valeur. En brûlant une deuxième fois, il produit de l’énergie. Et intéresse donc les petites chaufferies, mais surtout la centrale biomasse de Brignoles (lire en encadré). L’unité située dans la ZAC Nicopolis est la seule capable d’absorber un grand tonnage en circuit court. Elle ne s’approvisionne d’ailleurs que dans un rayon de 100 km autour de la cité des Comtes de Provence pour produire de l’énergie verte. Avec les feux de juillet, des milliers de propriétaires s’interrogent. Certains ont fait la démarche de contacter des exploitants forestiers, d’autres ont été approchés par des exploitants forestiers, qui se tournent ensuite vers le site brignolais (1).
Les maires peuvent donner l’impulsion
Sa directrice de l’approvisionnement biomasse, Nathalie Cavaillès, met en garde : « Nous sommes sollicités de toute part, pour traiter le bois brûlé. Mais sans concertation, sans regroupement, sans méthode, nous allons assister à un prélèvement hétérogène, aléatoire et parfois brutal sur les massifs touchés. La volonté de Sylviana (le nom commercial de la centrale, Ndlr) a toujours été de s’inscrire dans la durée et la préservation de la ressource locale. C’est la raison pour laquelle, à ce jour, nous n’acceptons aucun bois brûlé venant des derniers incendies subis par la région. » La jeune femme lance un appel aux responsables publics, afin qu’ils fédèrent les principaux intéressés : « On espère que des initiatives concertées vont voir le jour. Il faut une réflexion et une action groupée, et au départ l’impulsion des maires. C’est à eux d’initier, de mobiliser les propriétaires. Ensuite, toutes les personnes en charge de la forêt, le centre régional de la propriété forestière, le Département, l’ONF, le conservatoire du littoral (etc.) doivent définir les exigences en matière d’actions ». Une expérience a été conduite en 2016, suite à un incendie dans le Haut Var (lire ci-dessous). Elle peut servir d’exemple pour restaurer les terrains incendiés. 1. Les particuliers peuvent s’informer auprès du syndicat des propriétaires forestiers (www.fransylvapaca.fr/wp/syndicat83) ou du centre régional de la propriété forestière (www.cnpf.fr/paca. Tél 04.94.50.11.51).