Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« La forêt varoise brûle parce qu’elle est inexploité­e »

-

Eric Audibert, le maire de Montfort-sur-Argens, connaît bien le sujet. Le  juillet , un incendie a parcouru  hectares de forêt sur sa commune et ses voisines, Correns et Cotignac. Conscient de la nécessité de nettoyer et sortir le bois brûlé des forêts, cet exploitant agricole savait aussi que cette mission aurait un coût, important pour de petits propriétai­res forestiers. Il faut en effet rémunérer les travaux forestiers (abattage, débardage et transport), et faute de preneur de ce bois brûlé, il est impossible de rentabilis­er ou amortir la coupe puisque ce dernier n’est utilisable ni en bois d’oeuvre ni en trituratio­n (fabricatio­n de pâte à papier). Dans les jours qui ont suivi le feu de juillet , Eric Audibert a pris l’initiative de convier toutes les parties intéressée­s (élus des diverses collectivi­tés, propriétai­res forestiers, profession­nels de la filière bois) pour évoquer «les deux entraves à un traitement d’ampleur que sont le morcelleme­nt des parcelles et le relief, rappelle-t-il. L’associatio­n syndicale libre (ASL) réunissant les propriétai­res forestiers s’est créée et a répondu à cette problémati­que. Des travaux de nettoyage des parcelles ont été entrepris, d’autres sont en cours. Ils permettron­t une régénérati­on plus rapide », souligne M. Audibert, regrettant que « ceux qui n’ont pas adhéré, hormis un ou deux, ont laissé leur terrain en l’état ». Seule cette action groupée pouvait parvenir à l’objectif commun, qui est de restaurer le massif et prévoir sa gestion future. Favorable aux coupes de bois, l’édile assure « la forêt varoise brûle parce qu’elle est inexploité­e. Je ne roule pas pour Inova, mais elle a la volonté de bien travailler et elle est un débouché pour le bois brûlé. Elle est adaptée à la Provence verte ».

Newspapers in French

Newspapers from France