Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Disparitio­n de Jerry Lewis : du rire aux larmes

- ALAIN GRASSET

Docteur Jerry et Mister Love, Le Dingue du palace, La Valse des Pantins. L’un des rois de la comédie à Hollywood dans les années 1960 et 1970 a rejoint les étoiles. L’acteur, réalisateu­r et producteur américain Jerry Lewis est mort hier matin, à son domicile de Las Vegas, à l’âge de 91 ans. Victime d’une attaque cardiaque en 2006 et de sérieux problèmes pulmonaire­s ensuite, il avait cependant continué à se produire régulièrem­ent sur scène à Las Vegas jusqu’à l’an dernier. « Jerry Lewis était un peu malade et il a passé beaucoup de temps dans des hôpitaux locaux. Mais là, il a voulu rentrer chez lui. Il est mort à 9h15 ce dimanche [hier], entouré par tous les membres de sa famille », a annoncé son publiciste Candi Cazau. En 2015, il était venu au Festival de Cannes pour la présentati­on de Max Rose, sa toute dernière apparition à l’écran. Il était très populaire en France, où il avait reçu la médaille de la Légion d’honneur en 1984.

Il a importé le téléthon

Les critiques, tel Robert Benayoun, le considérai­ent comme un véritable génie de la comédie. Par ailleurs, Jerry Lewis, inventeur du téléthon aux États-Unis en avait importé le concept en France où il avait été invité du tout premier téléthon français en 1987. Aux États-Unis, il récoltera à cette première occasion plus de 1,5 milliard de dollars pour la recherche sur la dystrophie musculaire. Né le 16 mars 1926 à Newark, dans le New Jersey, de son vrai nom Joseph Levitch, fils d’un artiste de cabaret et d’une musicienne, Jerry Lewis avait abandonné le lycée à 15 ans pour se produire sur scène avec un petit spectacle The Record Act où il mimait les chanteurs célèbres de l’époque. À l’époque, ses grimaces et sa façon de bouger n’échappent déjà à personne. En 1946, il rencontre Dean Martin au Club 500 d’Atlantic City. Ils décident de se produire en duo. Très vite, ils deviennent le tandem comique numéro 1 de l’Amérique. En 1950, Hollywood s’empare du phénomène en les associant dans Le Soldat récalcitra­nt. Les pitreries de Jerry font un malheur. Jerry et Dean enchaînent 13 comédies pour la société de production Paramount. En 1959, le studio lui signe un contrat d’exclusivit­é de sept ans pour 10 millions de dollars. Lewis se lance dans la réalisatio­n avec Le Dingue du palace (1960) un film sans le moindre dialogue mais où les gags visuels sont à mourir de rire. Puis Le Tombeur de ces dames cartonne au boxoffice. Et surtout Docteur Jerry et Mister Love, version comique de Dr. Jekyll et Mr. Hyde, qui est assassiné par la critique américaine mais encensé en Europe et particuliè­rement en France. Mais à la fin des années 1960, le public outre-Atlantique ne va plus voir ses films comme Jerry la grande gueule et Cramponne-toi Jerry. Après une longue traversée du désert, c’est Martin Scorsese qui le dirige dans La Valse des pantins avec Robert De Niro (1983). Un flop commercial. La fin de la carrière cinématogr­aphique de Jerry Lewis.

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(Photo Serge Haouzi/Patrice Lapoirie) Jerry Lewis, ici à Cannes en , s’était rendu plusieurs fois au Festival au cours de sa carrière.

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