Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Cacahuètes et raviolis
Avec près d’un siècle de retard sur le cinéma, le théâtre s’apprête à découvrir la publicité et les recettes supplémentaires qui vont avec. Avant que le rideau ne se lève, puis durant l’entracte, la communication mercantile remplacera donc l’art dramatique. On peut s’attendre à la promotion des cacahuètes grignotées par les spectateurs. Surtout si le fabriquant a réussi à les enrober d’un emballage se déchirant sans bruit. On n’échappera pas davantage aux restaurants voisins où l’on pourra aller se sustenter après la dernière réplique. En revanche, on se gardera bien de venter les mérites d’un portable, honni en ces lieux. Le problème dans les grands théâtres, friands de têtes d’affiche, sera celui du casting de la publicité. Plus question de faire appel à des comédiens inconnus marmonnant un texte sans drôlerie. Le fin du fin consistera à ce que le couple célèbre qui va s’étriper un peu plus tard sur les planches apparaisse en préliminaire sur l’écran entrain de déguster le plat de raviolis qui, prétend-on, garantit aujourd’hui une vie de couple heureuse. Le spot aura encore plus d’impact si le génial auteur de la pièce qu’on représente a imaginé le scénario et accepté d’écrire un dialogue qui devra alors mélanger traits d’esprit
et sauce tomate.